Algérie: Le directeur de l’AFP expulsé
Nouveau coup dur pour la liberté de la presse en Algérie. Le directeur de l’Agence France-Presse (AFP) à Alger, Aymeric Vincenot, a en effet été expulsé ce mardi par les autorités algériennes. Celles-ci ayant pris la décision, sous la présidence de Bouteflika, de lui refuser le renouvellement de son accréditation pour l’année en cours.
En poste en Algérie depuis juin 2017, le chef du bureau de l’AFP a été contraint de quitter le pays mardi soir « au terme de l’ultime délai qui lui avait été accordé par la police à l’expiration de son titre de séjour », indique-t-on. Son titre de séjour était arrivé à échéance le 28 février dernier, et il n’avait plus d’accréditation depuis la fin de l’année dernière.
« La demande de renouvellement de sa carte de presse pour 2019, document qui conditionne l’obtention d’un permis de résidence, est restée sans aucune réponse de la part des autorités, malgré les efforts de l’AFP pour obtenir des explications », indique l’agence de presse.
Dans un communiqué, le PDG de l’AFP, Fabrice Fries, est rapidement sorti de son silence. « Cette décision prise sous la présidence de M. Bouteflika est inacceptable. Il n’est pas question pour nous, dans ces conditions, de nommer dans l’immédiat un nouveau directeur à Alger », a-t-il affirmé.
Et d’ajouter: « En nous privant de chef de poste sur place, cette décision porte gravement atteinte à notre dispositif, qui vise à assurer une couverture exhaustive et rigoureuse des évènements historiques qui se déroulent actuellement en Algérie ».
Rappelons par ailleurs que le Parlement algérien, réuni ce mardi, a désigné Abdelkader Bensalah pour assurer l’intérim de Abdelaziz Bouteflika pour une durée maximale de 90 jours. Dans un discours à la Nation retransmis à la télévision nationale, il a promis d’organiser un scrutin « présidentiel transparent » et « remettre constitutionnellement » les pouvoirs au président démocratiquement élu dans un délai de 90 jours.
S.L.
