Rabat: ce que risque le mineur qui a perturbé le cortège royal
Le cortège royal a été perturbé samedi 30 mars lors de la visite du Pape François au Maroc. Le coupable est un mineur de 17 ans, résidant à Salé, qui a été arrêté pour avoir intentionnellement enfreint les dispositifs de sécurité afin d’approcher le cortège royal. Ce dernier traversait l’avenue Ibn Al Khatib à destination de la Tour Hassan, à Rabat.
D’après un communiqué de la DGSN, il tentait de s’approcher de la voiture royale pour présenter une doléance au roi Mohammed VI, relative à l’état de santé de ses parents.
Dans un témoignage à Hespress, Khadija Drabli, la mère du jeune homme, a confié que la police l’a appelée samedi pour lui annoncer que son fils a été interpellé. «Il ignorait que son acte était puni par la loi. Mon fils, qui est apprenti coiffeur, est encore jeune. J’implore le roi Mohammed VI de lui pardonner. Il ne voulait pas lui faire du mal», a-t-elle déploré.
Et d’ajouter : «Mon fils voulait intégrer l’armée. C’était son rêve. Après cette affaire, ce n’est plus possible».
Lahcen Laghouat, le père du mis en cause, a, de son côté, assuré que son fils ne lui a pas dit qu’il comptait entraver le cortège royal. «Au moment des faits, je n’étais pas à la maison. On m’a annoncé la nouvelle de son arrestation à mon retour. Aujourd’hui, mon fils est sous le choc. Il s’attendait pas à ce que cette affaire prenne une telle ampleur», a-t-il confié, priant, à son tour, le roi Mohammed VI de gracier son fils.
Le mis en cause a été soumis à une enquête en vue d’élucider les motifs et les circonstances de cet incident, avait précisé la DGSN.
Si la loi n’a pas prévu de sanction spéciale pour l’entrave du cortège royal, cela s’apparente à la mise en danger de la vie d’autrui, qui prévoit une sanction allant de 6 mois à 5 ans de prison ferme. D’autres juges, moins indulgents, se fondent sur l’article 591 du code pénal qui stipule que «Quiconque, en vue de provoquer un accident ou d’entraver ou gêner la circulation, place sur une route ou chemin public un objet faisant obstacle au passage des véhicules ou emploie un moyen quelconque pour mettre obstacle à leur marche, est puni de la réclusion de cinq à dix ans».
A Tanger, Rabat, Salé ou encore Marrakech, des “guetteurs” du cortège royal ont été interpellés et certains condamnés à des peines de prison de 5 mois à 10 ans, alors que d’autres ont été relaxés sur ordre du Souverain.
Rappelons que le ministère de l’Intérieur avait démenti que quelqu’un ait bénéficié d’un quelconque avantage en entravant la circulation et le passage du cortège royal sur la voie publique, soulignant que de tels actes exposent la vie de leurs auteurs et la sécurité du cortège royal au danger, comme ils constituent un crime puni par la loi.
N.M.