Immobilier au Maroc: crise ou pas crise? (VIDEO)
Mercredi 20 mars, le portail immobilier Sarouty a tenu une conférence-débat sur le thème « Pourquoi l’activité immobilière tarde à reprendre ? » au Casablanca Hotel. Cette rencontre a été l’occasion pour les professionnels de l’immobilier de débattre d’un sujet épineux. Retour sur les moments phares de cette conférence-débat qui a réuni près de 200 profils variés du secteur immobilier.
Crise ou pas crise ? Telle était la question centrale de cette conférence-débat, juste après le coup d’envoi de la rencontre lancé par le Directeur Général de Sarouty, Ismael Belkhayat.
L’animateur et modérateur de cette rencontre, Fayçal Tadlaoui, a donné la parole au Directeur Général de BTI Bank Mohamed Maarouf qui a insisté sur l’importance de la collaboration étroite entre les différents acteurs du secteur immobilier pour pouvoir sortir de cette phase morose. Jawad Ziyat, le président de Injaz Holding a souligné le fait qu’il est nécessaire de distinguer entre deux parties du marché immobilier Marocain. D’un côté, les villes littorales où une forte demande de logements est enregistrée et de l’autre, les villes non littorales où le nombre des transactions est toujours dans le rouge.
Hassan Kettani, le président de Kettani Immobilier a décrit l’état actuel du marché immobilier comme étant une phase de stabilisation. « Le marché immobilier a connu une première phase marquée par une forte demande de logement de la part des MRE et des étrangers, qui a disparu à partir de 2009 ». Pour Younes Benjelloun, Directeur Général de CFG Bank, la situation du marché immobilier n’est pas si alarmante, « c’est une crise par rapport à ce à quoi on s’est habitué », surtout que le secteur foncier est passé par une période euphorique en 2000. Finance et crise immobilière, Fayçal Tadlaoui a ensuite évoqué la problématique du financement qui est un indicateur économique important.
Mohamed Maarouf, le Directeur Général de BTI Bank qui est l’une des premières banques participatives au Maroc, a insisté sur la place primordiale de la Mourabaha sur le marché. En effet, plusieurs ménages se dirigent actuellement vers cette méthode de financement.
Jawad Ziyat, de son côté, a pris la parole pour affirmer que l’encours des crédits attribués au secteur de l’immobilier est de plus 260 milliards de dirhams, dont 200 milliards de dirhams de crédits à l’habitat.
Le président de Injaz Holding a ajouté également qu’il y’a eu une croissance par rapport à 2017, mais qui reste tout de même modeste si nous la comparons aux années précédentes. Pour sa part, le Directeur Général de Kettani Immobilier, Hassan Kettani a évoqué l’importance des référentiels de l’immobilier qui visent à standardiser les prix du mètre carré dans chaque région du Maroc.
Ces baromètres immobiliers ont été mis en ligne en 2015 et sont de plus en plus détaillés. Ils concernent aujourd’hui même les petites villes. Les référentiels comprennent les prix de référence en matière de cession immobilière, selon les standards de la Direction Générale des Impôts pour le calcul de l’impôt sur le revenu au titre des profits fonciers. Le coût varie en fonction de la ville, du quartier, du type du bien et de son ancienneté.
Le Directeur Général de CFG Bank Younes Benjelloun n’a pas manqué d’évoquer certains inconvénients du référentiel, notamment si le prix de vente est inférieur à celui affiché dans ce document officiel. Dans ce cas, l’impôt à payer est calculé en fonction des chiffres du référentiel et donc elle est plus élevée. Après une longue période d’allégresse, le secteur immobilier sombre aujourd’hui dans une impasse qui est pour le moins difficile. Les indicateurs affichent une faible croissance qui n’est pas encore stable.
La catégorie sociale qui est le plus affectée par cela est la classe moyenne qui est définie comme étant une frange de population disposant d’une maison, d’une voiture et dont les enfants fréquentent un établissement privé. Mohamed Maarouf a précisé lors de cette conférence-débat qu’il faudrait parler de classes de produits au lieu de classes sociales, puisque cette dernière est trop large par rapport à l’offre immobilière qui existe aujourd’hui sur le marché.
Le Directeur Général de BTI Bank a affirmé que la classe moyenne englobe des ménages de plusieurs niveaux sociaux qui ne se dirigent pas tous vers un seul produit foncier.
La conférence-débat a été également l’opportunité de parler de toutes les nouveautés de la loi régissant la vente en l’état futur d’achèvement (VEFA).
Younes Anibar, avocat aux barreaux de Casablanca a levé les zones d’ombre de l’achat sur plan. En 2016, le Dahir n° 1-16-05 du 3 février 2016 portant promulgation de la loi n° 107-12 modifie et complète la loi n° 44-00 relative à la vente d’immeubles en l’état futur d’achèvement (VEFA).
Promoteurs, agences immobilières, experts immobiliers, avocats et autres spécialistes du foncier ont répondu présent à cet événement et ont fait le tour de la question « Pourquoi l’activité immobilière tarde à reprendre ? ». Tous les intervenants se sont mis d’accord sur le fait que le secteur immobilier ne souffre pas d’une crise, mais d’un ralentissement de l’activité. Voilà c’est dit.
S.L.