CGEM: ce qu’a dit Mezouar lors de la rencontre annuelle à Marrakech
Le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar a affirmé, vendredi soir à Marrakech, que l’organisation patronale a un rôle « fondamental » à assumer dans la réflexion et le débat actuels sur l’importante question de la fiscalité, dans le cadre des préparatifs des 3èmes Assises nationales prévues en mai prochain, soulignant que ce domaine fait partie d’un ensemble qui est entrain de « se reconstruire » en vue d’être en phase avec le nouveau modèle de développement du Royaume voulu par le roi Mohammed VI.
Intervenant à l’ouverture de la Rencontre-débat annuelle de la CGEM-Marrakech-Safi sous le thème « Les 3èmes Assises nationales de la fiscalité : Attentes et perspectives », Mezouar a indiqué qu’il ne s’agira pas de venir discuter de la fiscalité sectorielle, notant que la responsabilité de la CGEM sera de « préciser les choses à encourager pour pouvoir notamment développer l’investissement dans les territoires et soutenir l’investissement du capital national ».
« Il y a de l’ajustement à opérer dans la manière avec laquelle la fiscalité doit accompagner le développement de plusieurs secteurs d’activités et des territoires et comment elle peut aider à stimuler la grande équation et le grand sujet du Maroc d’aujourd’hui, à savoir l’emploi », a-t-il expliqué, ajoutant que la Confédération va saisir ces Assises et son débat avec le ministère des Finances et la Direction générale des Impôts pour mettre le doigt là où la fiscalité doit faire l’objet de réformes et restructuration.
Dans ce sens, Mezouar a fait remarquer que la CGEM a veillé à associer et à impliquer dans cette réflexion tous les intervenants, acteurs et experts représentant les différentes régions du Royaume et les différentes fédérations sectorielles qui, a-t-il dit, « sont appelées à s’aligner sur une même démarche et sur un même objectif de manière à ce que notre contribution soit celle de réglage et d’ajustement des recommandations et des décisions qui sanctionneront ces Assises ».
Et de poursuivre que les 3èmes Assises de la fiscalité, prévues les 3 et 4 mai prochain à Rabat, vont permettre de définir les contours d’une future politique fiscale qui doit prendre en considération, entre autres, les nouvelles attentes et exigences des acteurs économiques, la dimension territoriale, la correction des dysfonctionnements constatés et le nécessaire élargissement de l’assiette fiscale pour soutenir la croissance de l’économie et la création de richesses et de la valeur ajoutée.
« Nous voulons de la simplification, de la visibilité et de la neutralité, mais nous devons aussi profiter de ce contexte pour avoir l’audace d’entreprendre des réformes musclées et profondes », a-t-il fait valoir.
Après avoir mis l’accent sur l’existence de nombreuses inégalités territoriales et sociales, ainsi que de certaines pratiques malsaines et dysfonctionnements qui ont eu un impact sur le tissu économique national, Mezouar a relevé la nécessaire « articulation fondamentale » entre le nouveau modèle de développement et les territoires et l’importance d’une « bonne synchronisation » entre les secteurs public et privé, qui doivent avoir la même vision, en vue de permettre au pays de relever les défis auxquels il est confronté dans un monde globalisé.
Mettant en relief la concurrence acharnée à laquelle fait face l’économie marocaine à l’échelle mondiale, il a insisté sur la nécessité d’élaborer une vision stratégique avec plus de capacités d’investissements dans des systèmes productifs qui mettent à profit les ressources nationales pour créer de la valeur ajoutée, mais aussi d’utiliser la meilleure manière pour accéder au flux de la valeur ajoutée à l’échelle régionale et mondiale.
« Dans notre démarche, il faut que l’on maintienne l’articulation entre les différentes thématiques qui sont posées aujourd’hui pour notre pays et pour le secteur privé », a précisé Mezouar, estimant que cette réforme de la fiscalité, qui doit donner de la visibilité pour les prochaines années, permettra au secteur privé d’être un acteur ‘fort, engagé, actif, confiant et capable d’accompagner le développement territorial et de contribuer à la création de richesses ».
« Profitons de ce contexte pour réajuster en prenant en considération que nous sommes en compétition et que nous avons des équations au niveau du pays à résoudre. C’est ce qui doit guider notre réflexion et notre manière de faire », a-t-il martelé.
Evoquant la question de l’employabilité et de l’adaptation de la formation, Mezouar a souligné l’importance que représente la Rencontre nationale sur l’emploi et la formation, qui sera tenue conformément aux Hautes Instructions Royales, indiquant que le secteur privé a été interpellé au même titre que l’Etat pour élaborer des mesures concrètes à même de réussir ce grand chantier vital.
Dans ce cadre, il a insisté sur l’impératif de renforcer la confiance des entreprises pour booster les investissements et créer de l’emploi, et de transcender certains problèmes via plusieurs dispositifs afin d’appuyer la « soutenabilité financière » des entreprises et permettre à leurs trésoreries de reprendre des couleurs, tout en réaffirmant que « sans un secteur privé efficace, engagé, partenaire et fort, notre économie ne fonctionnera pas à plein régime ».
Et Mezouar de conclure que le Maroc est un pays qui « doit gagner par sa force, son ingéniosité et par sa capacité non seulement à oser, mais aussi à tourner des pages pour passer à d’autres beaucoup plus positives ».
A travers cette rencontre-débat, qui a été marquée par la participation de personnalités de divers horizons (opérateurs économiques, dirigeants d’entreprises, associations et fédérations professionnelles, chambres professionnelles, universitaires et élus), la CGEM de Marrakech-Safi a voulu participer et contribuer d’une façon active à ce grand chantier national inhérent à la fiscalité, à travers des apports significatifs et différenciés.
A noter que les résultats des échanges et les propositions formulées lors de cette rencontre feront l’objet d’une note de recommandations et de doléances qui sera présentée à la présidence de la CGEM en vue de les inclure dans la vision globale que la Confédération patronale défendra lors de ces 3èmes Assises Nationales sur la Fiscalité.
S.L. (avec MAP)