Affaire Khashoggi: graves accusations contre MBS
Mohammed Ben Salmane déjà tenu pour « responsable », par le Sénat américain du meurtre de Jamal Khashoggi, a vu son cas s’aggraver à cause du rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires. En effet, dans un communiqué, Agnès Callamard, a souligné que ce « meurtre » était « prémédité » et constituait « la violation la plus grave du droit le plus fondamental de tous, le droit à la vie ».
Callamard revenait de Turquie où elle était en charge de faire la lumière sur la mort dans les locaux du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre 2018 de l’éditorialiste Jamal Khashoggi. Le rapporteur spécial de l’ONU a étayé ses affirmations par la détention de preuves recueillies en Turquie auprès des autorités. Elles confirment que le meurtre brutal du journaliste saoudien du Washington Post, critique envers la politique du prince héritier Mohamed ben Salman au consulat saoudien d’Istanbul avait été « planifié et perpétré par des représentants de l’Etat d’Arabie saoudite ».
Mais l’information qui a le plus indigné l’opinion publique est la suivante: d’après le New York Times, MBS aurait confié en 2017 à un proche conseiller, Turki Al-Dakhil, qu’il utiliserait « une balle » contre Khashoggi si ce dernier ne rentrait pas en Arabie saoudite et ne stoppait pas ses critiques à travers la presse. Une conversation qui aurait été interceptée par le renseignement américain.
« Le corps de Jamal Khashoggi n’a toujours pas été retrouvé », a pour sa part déploré sa fiancée turque Hatice Cengiz qui s’exprimait depuis Istanbul lors de la présentation d’un livre sur la vie du journaliste assassiné. Après le communiqué de l’ONU, elle espère une prise de conscience à l’échelle mondiale afin de confondre le commanditaire de ce meurtre qui a suscité l’indignation du monde entier.
M.J.K.