Algérie: un parti dénonce la « mafia » de l’économie
La Secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a brossé un tableau noir de l’année écoulée en Algérie, en affirmant qu’elle a été marquée par la «mafiatisation» de l’économie nationale.
«C’est l’année de la régression à tous les niveaux et dans tous les domaines économiques, sociales et politiques», a déclaré Hanoune lors de la rencontre qui a regroupé, durant le weekend, les membres du Comité central du parti.
Elle estime, à cet égard, qu’« à la différence de l’oligarchie qui s’accapare les marchés publics et aspire à la caporalisation des centres de décisions politiques, la mafia est beaucoup plus dangereuse», dénonçant, par ailleurs, l’impunité dont bénéficie les hautes personnalités de l’État dans les affaires qui touchent à la corruption.
Dans le même registre, la Secrétaire générale du Parti des Travailleurs dénonce la transgression assumée des lois de la République, pour ce qui concerne les investissements. Pour elle, «on a appliqué la politique de deux poids et deux mesures à l’encontre d’investisseurs pour des raisons obscures».
Commentant l’affaire des récentes expulsions de réfugiés arabes, syriens notamment, par les autorités algériennes vers le Niger, car «soupçonnés par l’Algérie d’appartenir à des organisations terroristes», Louisa Hanoune se demande «si tel était le cas, pourquoi la justice algérienne ne les juge pas ?», s’attendant ainsi à des réactions virulentes des organisations internationales.
Elle avait, auparavant, soutenu qu’«à la lumière de la situation et des dangers que fait planer le système en place sur le pays, il ne peut donc s’agir que d’opérer la rupture avec le statu quo mortel, avec le système périmé depuis 1988, dans le cadre d’une refondation politique, nationale, institutionnelle et donc constitutionnelle».
Arguments à l’appui, elle a dressé un constat alarmant de la situation politique et économique du pays, attribuant nombre de dérives au régime en place, comme la «mafiotisation de l’économie, l’émergence d’une oligarchie prédatrice, le développement de la corruption, le démantèlement du secteur public, la politique d’austérité et le délitement des institutions».
«Les institutions de l’État semblent dépourvues de boussole politique, navigant à vue (…) depuis le début de l’année, les désaccords au sommet de l’État sur l’orientation économique sont publics», regrette-t-elle.
S.L. (avec MAP)