Ces personnalités marocaines qui nous ont quittés en 2018
L’année 2018 a été marquée par la disparition de plusieurs personnalités marocaines qui ont contribué, chacun dans son domaine, au rayonnement du Royaume. Ces intellectuels, hommes politiques, sportifs, artistes et autres acteurs associatifs ont réussi à inscrire leurs noms en lettres d’or dans la mémoire nationale.
Dans le domaine politique, l’ancien Premier ministre Mohamed Karim Lamrani est décédé le 20 septembre à l’âge de 99 ans. Le défunt a marqué de son empreinte l’Histoire contemporaine du Maroc. Ses passages à la tête du gouvernement se sont soldés par des réformes majeures. Le nom du défunt, qui a occupé des postes de haute responsabilité dans la gestion de la chose publique, a été associé à une série de réformes politiques, économiques et sociales, outre son rôle déterminant au sein de l’Office chérifien des phosphates (OCP).
L’ancien secrétaire d’Etat à l’environnement, Ahmed Iraqi, est décédé le 24 janvier à l’âge de 69 ans. Un des leaders du parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), feu Iraqi fut nommé en 1998 au poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’environnement, de l’urbanisme et de l’habitat, chargé de l’environnement. Il a publié plusieurs ouvrages scientifiques dans les domaines de la santé, de la pédagogie, du système d’enseignement, de la santé publique, de l’environnement et des sciences humaines.
Abdelhamid El Jamri, membre du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et président du Comité onusien pour la protection internationale des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, est décédé le 6 novembre à l’âge de 61 ans. Natif de Guerouane dans la région de Meknès, feu El Jamri, grand défenseur des droits des migrants, a occupé plusieurs fonctions au Maroc comme à l’étranger en tant qu’expert, consultant en ingénierie de projet, développement, formation et coopération.
Dans le domaine culturel, littéraire, des sciences et de la recherche académique, le professeur Mohamed Benchrifa, membre de l’Académie du Royaume du Maroc et expert du patrimoine andalous, s’est éteint le 23 novembre à l’âge de 90 ans. Le défunt avait obtenu sa licence à la faculté des lettres et sciences humaines de Rabat en 1960 et le diplôme des études supérieures en littérature au sein de la même faculté en 1964. Il a également obtenu son doctorat en littérature à l’université du Caire en 1969. Feu Benchrifa a exercé notamment en tant que professeur de littérature andalouse de 1970 jusqu’à sa retraite en 1995.
Le 29 janvier, le professeur universitaire Thami Raji Hachimi s’est éteint après une vie riche consacrée au service du Coran et de la langue arabe. Il a notamment été titulaire de la Chaire des sciences du Coran à la mosquée Hassan II de Casablanca.
Ali Skalli Houssaini, poète auteur des paroles de l’hymne national du Maroc, a tiré sa révérence le 6 novembre à Rabat à l’âge de 86 ans. Le défunt, qui est également l’auteur de nombreuses œuvres, avait remporté en 1982 le Grand Prix du Maroc et reçu, en 1992, le Prix international du Roi Fayçal d’Arabie Saoudite de la littérature d’enfant.
Le journaliste et écrivain Mohamed Ahmed Bahi, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), a rendu l’âme le 5 février à l’âge de 72 ans. Le défunt avait acquis une longue et riche expérience dans le domaine journalistique à travers son passage dans nombre d’organismes médiatiques nationaux, notamment les quotidiens ”Al Anbae”, ”Al Mitaq”, ”Rissalat Al Oumma” et ”Assahra Al Maghribia”. Il a également été correspondant de plusieurs médias internationaux.
Le journaliste et écrivain marocain, Amale Samie, s’est éteint le 27 janvier à l’âge de 63 ans. Samie a commencé sa carrière professionnelle comme professeur de langue française avant de devenir journaliste en 1992. Connu notamment pour sa chronique à Maroc Hebdo “Faut-il vous l’envelopper?” dans les années 90 et début 2000, le défunt avait publié plusieurs romans dont “Prête-moi ton délire”, “Mourir pour deux idées” et “Cèdres et baleines de l’Atlas”, roman qui lui a valu, en 1991, le prix Grand Atlas pour la catégorie édition originale.
Mohamed El Menouar, membre de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), décédé le 27 août, a rendu de grands et loyaux services à la culture et à la langue amazighes ainsi qu’à l’institution à laquelle il appartenait. Le défunt a publié plusieurs ouvrages portant sur différents champs de connaissance.
Eminent intellectuel et militant amazigh, Brahim Akhiat a rendu l’âme le 9 février à l’âge de 77 ans. Il a été membre du conseil d’administration de l’IRCAM et président de sa commission des affaires culturelles, éducatives et de communication. Feu Akhiat a milité depuis les années 1960 pour la reconnaissance de la culture et de la langue amazighes en tant que composantes de la culture plurielle du Maroc. Le défunt a écrit plusieurs ouvrages, notamment “Tabrat” (la lettre) “Pourquoi l’amazighité ?” (1994), “Les hommes de l’action amazighe: les défunts d’entre eux” (2004) et “L’amazighité, notre identité nationale” (2007).
Le 8 octobre, la scène picturale marocaine a été endeuillée par le décès de l’artiste-peintre marocain Abdelbasset Ben Dahman qui s’est éteint à l’âge de 69 ans. L’artiste figuratif a intégré le Centre pédagogique régional de Rabat (CPR, section arts plastiques) après des études à l’Ecole des arts appliqués de Casablanca. Sa première exposition a eu lieu en 1972. A partir de 1973, il va se consacrer à l’enseignement des arts plastiques dans sa ville natale, avant de poursuivre en 1983-1984 le cycle spécial de formation des professeurs d’arts plastiques. Il gère la Galerie Linéart qui abrite aussi son atelier.
Le champ de la justice a perdu au cours de cette année le directeur de l’Institut supérieur de la magistrature (ISM) et président de chambre à la Cour de Cassation, Abdelmajid Ghmija, décédé à l’âge de 62. Le défunt était membre de l’Instance du dialogue national sur la réforme du système de la justice, de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel et de la Commission nationale du traitement du recours fiscal. Le regretté juriste était aussi membre du comité de gestion de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et du conseil d’administration du Centre marocain de médiation bancaire.
Quant au domaine du journalisme et des médias, l’ancien directeur général de l’Agence Maghreb Arabe presse (MAP), Abdeljalil Fenjiro, est décédé le 6 février à l’âge de 80 ans. Feu Fenjiro fut une référence vivante du journalisme national. Son nom est demeuré indubitablement lié à la MAP pour avoir longtemps présidé aux destinées de l’une des plus grandes agences de presse d’Afrique et du monde arabe en tant que directeur puis directeur général, de 1974 à 1999, avant d’être nommé ambassadeur du Maroc au Liban.
La journaliste Maria Latifi est décédée le 15 mai à l’âge de 66 ans. La défunte a occupé le poste de directrice de la chaîne éducative “Arrabiaa”, relevant de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), depuis son lancement en 2005 jusqu’à 2017. Feue Maria Latifi a eu un parcours professionnel exceptionnel avec des émissions à caractère culturel et éducatif, notamment “Attalfaza al madrasiya” (la télévision scolaire) et “Namadij” sur 2M.
Les anciens journalistes de l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), Mohamed Benseddik, Ibrahim Alia, Driss Boualam et Mekki Zerhouni se sont éteints respectivement le 29 juin, le 27 juillet, le 20 septembre et le 1er août.
Dans le domaine du journalisme sportif, le journaliste Abdeljabbar Ouzahra, membre de rédaction du journal “Al Mountakhab” et une des figures emblématiques de la presse sportive nationale, est décédé le 21 juin à l’âge de 77 ans. Ouzahra était connu pour son dévouement et son action en faveur du journalisme et des différentes causes sportives. Il était considéré comme une “mémoire vivante” du journal et du sport national.
Le président de l’Association marocaine des journalistes et écrivains du tourisme (AMJET), Mustapha Trai, est décédé le 16 janvier. Enseignant de profession, feu Trai a été le fondateur et le directeur de publication du magazine “Tourisme et Gastronomie”.
La scène artistique a également perdu plusieurs de ses figures emblématiques au cours de cette année. L’actrice marocaine Khadija Jamal est ainsi décédée le 5 octobre à l’âge de 83 ans. Khadija Jamal était notamment connue pour son rôle dans la série comique “Lalla Fatima”, portée par Khadija Assad et Aziz Saadallah. En plus de ses multiples rôles à la télévision, la défunte était connue pour son militantisme contre l’occupation française.
L’artiste marocain Mohamed Mezgueldi, décédé le 29 janvier à l’âge de 86 ans, est l’un des pionniers ayant jeté les fondements de la chanson marocaine, en plus d’avoir été ambassadeur de la chanson marocaine en Orient arabe.
Pionnier de la musique marocaine et célèbre violoniste et compositeur, Jilali Belmahdi est décédé le 6 mars à l’âge de 84 ans. Le défunt a légué à la postérité nombre d’œuvres d’art qui ont enrichi la scène artistique marocaine et qui ont été jouées par des orchestres nationaux et internationaux.
Ali Bachar, alias Qchbal, membre du célèbre duo “Qchbal et Zeroual”, a rendu l’âme le 2 août à Settat à l’âge de 86 ans. Sur 50 ans, Qchbal formait avec Bachar Mohammed, alias Zeroual, qui n’est autre que son neveu, le duo le plus attachant qui a marqué de son empreinte le spectacle à la saveur de “halqa” où musique et comédie ne font qu’un.
L’icône de la chanson populaire marocaine, Hamid Zahir (de son vrai nom Hamid Bentaher), est décédé le 10 décembre à l’âge de 82 ans. Le regretté a développé un style personnel alliant paroles, musique et joie de vivre. Des tubes comme “Awin Awin”, “Rouah Li Bgha Yzour”, “Lila a Sidi Aâmara”, “Marrakech a Sidi Koulou Fareh Lik (Tout Marrakech est heureux pour vous, Majesté), “Lalla Fatima” et “Ach Dak Tmchi Lzine” sont repris partout au Maroc.
Le célèbre chanteur du raï Mimoun El Oujdi s’est éteint, le 3 novembre à Oujda à l’âge de 68 ans. Considéré comme l’une des vedettes de la scène musicale marocaine, il puisait ses chansons dans les sonorités du raï et les rythmes de la région de l’Oriental.
L’artiste-peintre émérite Hassan El Glaoui a tiré sa révérence le 21 juin à Rabat, à l’âge de 94 ans. Le défunt artiste s’est distingué par une carrière aussi dense que singulière et il est considéré comme l’un des fondateurs et pionniers de l’art contemporain au Maroc. Ses peintures ont reçu une reconnaissance internationale. Il est célèbre pour ses tableaux de chevaux, des fantasias notamment, et de nature morte.
Le réalisateur Abderrahmane Mouline est décédé le 16 juillet à l’âge de 75 ans. Mouline appartenait à la toute première génération de réalisateurs marocains. Durant sa longue carrière, le défunt a réalisé des télé-feuilletons, des pièces de théâtre et des séries télévisuelles populaires, dont la dernière “Men dar al dar” a connu un succès immense.
Dans le domaine sportif, l’ex-joueur de l’équipe nationale de football, Mohamed Baba, s’est éteint à l’âge de 83 ans. Le défunt, qui a porté le maillot des Lions de l’Atlas aux années soixante, avait brillé au sein du club casablancais Nejm Chabab, s’attirant les convoitises de nombreuses équipes dont le Wydad, le Raja et le Racing de Casablanca.
L’ancien international et entraîneur de l’équipe nationale de football, Abdellah Settati, a rendu l’âme le 29 mars à l’âge de 83 ans. Le défunt avait été entraîneur-adjoint des Lions de l’Atlas lors de la phase finale de la Coupe du monde de 1970 au Mexique. Il avait aussi présidé aux destinées de plusieurs clubs nationaux, dont le Moghreb de Fès, la Renaissance de Settat, le Wydad de Casablanca (WAC), le CODM de Meknès, le Mouloudia d’Oujda, le Chabab Mohammédia, l’ASS de Salé et l’Ittihad Zemmouri de Khémisset.
L’ancien gardien du Moghreb de Fès (MAS) et de l’équipe nationale de football, Hamid El Hazzaz, est décédé le 13 janvier à l’âge de 72 ans. Feu El Hazzaz était l’un des plus prestigieux gardiens de l’histoire de l’équipe nationale du Maroc avec laquelle il a remporté la Coupe d’Afrique des nations 1976. Il fut également sélectionné pour la Coupe du monde Mexico-1970 avec le Maroc.
L’entraîneur marocain Mustapha Madih est décédé le 04 novembre à l’âge de 62 ans. Madih, qui a dirigé plusieurs clubs notamment le Chabab Al Massira, le Raja Béni Mellal, Hassania d’Agadir et l’Olympique de Khouribga, a été à la barre technique de la sélection olympique ayant remporté la médaille d’or des jeux de la Francophonie au Canada en 2001 et du Onze marocain à la Coupe Arabe (Koweït 2002). Avant son décès, il était entraîneur de l’équipe du Maroc des moins de 17 ans.
L’ancien joueur de l’équipe nationale de football des années 1960, Mohamed Jarir, connu sous le nom de “Houmane”, est décédé le 19 mai aux États-Unis à l’âge de 74 ans. Le défunt a porté le maillot du Raja Casablanca et de l’équipe nationale à plusieurs reprises dont la phase finale de la Coupe du Monde 1970 au Mexique, où il avait inscrit le premier but du Onze national au Mondial face à l’Allemagne.
L’ancien gardien de but du Wydad de Casablanca Mohamed El Khalidy, alias “Yachine”, est décédé le 18 juillet à l’âge de 75 ans. Il s’est rendu célèbre, dans les années 1960, par son agilité et ses parades spectaculaires dans la cage du prestigieux club casablancais, d’où son surnom qui faisait référence au keeper légendaire de l’Union soviétique Lev Yachine.
L’ancien dirigeant et membre de nombreux comités du Raja de Casablanca, Hadj Abdellatif Lasky, s’est éteint le 2 novembre à l’âge de 78 ans. Ce vétéran des dirigeants du club des diables verts avait occupé, durant près de 35 ans, le poste de vice-président à maintes reprises et d’autres responsabilités au sein des différents comités.
Au cours de l’année qui s’achève, la famille de la résistance a elle aussi, été affligée par le décès de plusieurs militants, dont El Khamani Ben Salem El Khamni, qui s’est éteint le 04 avril à Zagora. Feu El Khamni, né en 1926 à M’hamid El Ghizlane, a rejoint les rangs de l’Armée de libération du Sud en tant que Caid au 7e arrondissement du centre de M’hamid El Ghizlane. Le défunt a participé à des batailles cruciales au Sahara telles Swihat, Zemoul et Oum Laachar.
L’ancien résistant Mohamed Tabach est décédé le 10 août 2018. Le défunt a rejoint les rangs de l’Armée de libération au nord du Royaume et pris part à plusieurs opérations visant les intérêts de l’occupant, avant d’être emprisonné en 1955. Il était parmi les premiers résistants ayant marqué de leurs empreintes la lutte nationale pour le recouvrement de l’indépendance et la consécration de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale.
Dans le domaine associatif, Pierrette M’jid, veuve de l’ancien président de la Fédération royale marocaine de Tennis, Mohamed M’jid, a rendu l’âme le 7 août à l’âge de 67 ans. “Le Maroc a perdu une grande dame. La Fondation M’jid a perdu sa 2ème moitié”, a indiqué la Fondation dans un communiqué, relevant que “si le bénévolat existe encore, il est porté par des personnes comme Pierrette M’jid, cette dame au grand coeur qui mettait un point d’honneur à aider son prochain”.
Le 24 avril, le caporal chef Rachid Abarki, membre du contingent marocain en service au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée de l’ONU pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), est décédé au champ de l’honneur.