Affaire Ait El Jid: la magistrature tacle Mustapha Ramid
Des associations de la magistrature marocaine ont tenu à Casablanca un point de presse pour dire leur colère à l’encontre de Mustapha Ramid qui à travers un post sur son MUR Facebook avait, selon les associations, remis en cause l’indépendance de l’institution de la Justice.
Abdelhak El Aiyassi de l’amicale Hassania de la magistrature qui a présidé la conférence a estimé que des lignes rouges avaient été dépassées dans l’affaire du meurtre à Fès d’un étudiant de gauche, Benaïssa Aït El Jid, et pour laquelle de nouvelles charges ont permis l’ouverture de l’information notamment le témoignage de Haddioui Khammar. A titre de rappel, Abdelali Hamieddine membre du PJD, est actuellement poursuivi pour participation à un homicide volontaire et devra comparaître libre, le 25 courant, devant la Chambre criminelle de la cour d’appel de Fès.
Les propos du ministre d’Etat chargé des Droits de l’homme Mustapha Ramid étaient une atteinte à l’autorité judiciaire, à sa dignité et à la souveraineté de la Justice, la magistrature se réservant le droit de poursuivre ou non leur ancien ministre dans le gouvernement Benkirane. Le mandat d’ailleurs de Ramid du temps où il détenait ce portefeuille régalien a été entaché de mauvais souvenirs et notamment un long bras de fer avec la magistrature et où il était déjà question de ‘’l’indépendance de la justice’’. Un leitmotiv que défendait la magistrature à chacune de ses sorties.
Aïcha Aït El Hadj présidente de l’association des femmes juges du Maroc a globalement rejoint son confrère dans ce sens et a mis un brin de reproche sur la volonté politique qu’on veut donner à ce dossier.
Mais grosso modo, on reproche à Mustapha Ramid de s’être immiscé dans une affaire en cours d’instruction, ce que la loi n’autorise pas, et surtout d’avoir touché à la souveraineté d’un juge qui instruit une information. Mustapha Ramid s’est attiré les foudres dans sa sortie maladroite sur les réseaux sociaux en défendant ce que la magistrature qualifie d’initiative hasardeuse et illégale puisqu’elle entrave une affaire en cours.
M.J.K