Enfants des rues: le roi Mohammed VI tire la sonnette d’alarme
Le roi Mohammed VI a salué la mise en place de la “Campagne des Villes Africaines sans Enfants en Situations de Rue” et, en particulier, l’initiative qui en est la déclinaison pilote au Maroc: « Rabat ville sans enfants dans les rues ».
Dans un message adressé, samedi aux participants au 8ème sommet Africités à Marrakech à l’occasion de la mise en place de cette campagne, et dont lecture a été donnée par la princesse Lalla Meryem, le Souverain a fait observer que “sur les 120 millions d’enfants des rues dans le monde, il en est plus de 30 millions qui survivent dans Notre continent. Un enfant des rues sur 4 est donc Africain”, affirmant que “ce chiffre n’est pas seulement accablant, il est aussi en contradiction avec les valeurs ancestrales de nos sociétés africaines, fondées sur la solidarité et la primauté de la famille”.
“Comme les autres pays d’Afrique et du monde, le Maroc n’échappe malheureusement pas au défi que représente le problème des enfants sans abri”, a affirmé le roi, ajoutant qu’il ne s’agit donc pas de s’en tenir à la seule cérémonie de lancement de la Campagne, ni de l’entamer sans la mener à bien”. Il s’agit, pour le Souverain, de concrétiser l’engagement effectif, structuré et durable des villes appelées à atténuer la vulnérabilité infantile, dans un délai de moins de trois années.
“A travers cette campagne, Notre ambition est de mobiliser le plus grand nombre de cités et de territoires africains, pour que soient entreprises des actions tangibles, et enclenchée une dynamique nationale et continentale concrète”, a indiqué le roi.
Le Souverain a relevé que la mobilisation de toutes les parties prenantes nationales a, d’ores et déjà, abouti à des réformes profondes sur les plans juridique, institutionnel, économique et social, citant en exemple l’adoption d’une politique intégrée de protection de l’enfance au Maroc et d’un cadre décennal d’action, ainsi que des initiatives comme le programme Indimaj visant à éradiquer le phénomène des enfants vivant ou travaillant dans les rues.
“Toutefois, a poursuivi le roi, malgré toutes les louables avancées réalisées, il reste beaucoup à faire. La sauvegarde des enfants ne s’arrête pas aux atteintes à leur intégrité physique, morale et psychologique ; elle suppose la création des conditions d’un épanouissement économique, social et culturel”.
Le Souverain a affirmé que “le défi est à la hauteur de l’enjeu : la dignité, la paix, la réduction de la pauvreté, l’éradication de la faim, la promotion de la santé, une éducation de qualité garantie à tous, l’égalité garçon-fille, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, constituent des impératifs importants, liés à la protection de l’enfance”, notant que ce sont également des priorités et des objectifs au cœur de l’Agenda 2030 pour le développement durable, qui représente un véritable catalyseur de la coopération internationale.
“Il nous appartient à nous tous, Africains, de mettre à profit le partenariat mondial autour de cet Agenda pour avancer sur le chemin du développement durable et de l’épanouissement de la population et, particulièrement de l’enfance”, a insisté le roi.
Dans ce sillage, le Souverain a souligné que “l’avenir de nos villes et de nos nations dépend de ce que nous offrons aujourd’hui à nos enfants. Et nos enfants en situation de précarité ne sont pas invisibles, ils sont présents et ils sont aussi le Futur”, notant que “la sauvegarde de l’enfance est l’affaire de tous et les systèmes de sa protection doivent être renforcés”.
“Sans protection de l’enfance africaine, l’Afrique ne saura relever le défi de son émergence. Sans protection renforcée des générations futures, l’Afrique ne pourra tirer bénéfice de son dividende démographique. L’heure est à l’action. Il nous appartient de rendre les villes africaines véritablement dignes de leurs enfants”, a conclu le Souverain.
S.L. (avec MAP)