Boycotté au Maroc, le groupe Danone annonce ses résultats trimestriels
Le groupe Danone, un des géants mondiaux des produits laitiers, a annoncé ce vendredi 27 juillet ses résultats pour le premier semestre 2018. Principale conclusion: la croissance est au rendez-vous malgré la campagne de boycott dont est la cible, depuis quelques mois, Centrale Danone, la filiale marocaine du groupe.
Annonçant le maintien de ses prévisions annuelles, Danone indique que l’ensemble de ses pôles ont connu une croissance au deuxième trimestre (hors Maroc). Une donnée confirmée par le PDG de la multinationale, Emmanuel Faber.
Une croissance solide du chiffre d’affaires a été annoncée, de l’ordre de +4% au premier semestre de l’année en cours et de +3,3% au 2e trimestre.
Concernant Centrale Danone, qui est visée depuis le 20 avril dernier par une campagne de boycott, le groupe annonce que celle-ci n’aura pas été sans conséquences financières pour l’entreprise. En effet, les ventes ont baissé d’environ -40% au deuxième trimestre, indique-t-on.
Une situation qui ne semble pas prête de s’estomper. Selon Cécile Cabanis, directrice financière de Danone, le deuxième semestre connaîtra une tendance négative au Maroc.
Rappelons qu’Emmanuel Faber avait fait la promesse de baisser le prix du lait frais pasteurisé de Centrale Danone, lors de sa récente visite au Maroc.
« Le lait frais pasteurisé doit être plus abordable et je m’y engage de façon durable (…) Nous n’allons plus faire aucun profit en lait frais pasteurisé », avait-t-il annoncé en juin dernier à Casablanca. Et d’ajouter que « le lait frais restera ce qu’il est sans antibiotique et sans conservateurs ».
Centrale Danone avait, rappelons-le, prévu une baisse significative de son chiffre d’affaires et de son résultat net pour l’exercice 2018. « La société prévoit, pour le premier semestre 2018, une baisse d’environ -20% de son chiffre d’affaires et un résultat net négatif d’environ -150 millions de dirhams, par rapport à un résultat net de 56 millions de dirhams à la même période de l’année précédente”, avait-elle précisé. L’entreprise avait également décidé de diminuer ses volumes de collecte de lait cru auprès de ses 120 000 éleveurs partenaires, et de mettre un terme aux contrats d’intérimaires de courte durée.
Soufiane Laraki