Benkirane tire à boulets rouges sur son successeur
L’ex-chef de gouvernement et ancien secrétaire général du parti de la Lampe n’est pas tendre avec son successeur, Saâeddine El Othmani, ni avec les ministres PJDistes de l’actuel Exécutif. Abdelilah Benkitane leur reproche, entre autres, d’avoir fait de nombreuses concessions, ainsi que de préjudicier la Primature.
Selon une source fiable de Le Site info, Benkirane a manifesté sa colère et ses reproches à des membres du Parti de la Justice et du Développement (PJD) venus lui rendre une visite ramadanesque. Lors de cette rencontre, l’ex-chef de gouvernement a martelé que les ministres du parti et, à leur tête El Othmani, sont tenus depuis le début par un « contrat » moral avec les citoyens, reposant sur la confiance.
Et Benkirane d’ajouter métaphoriquement: « Le problème du frère El Othmani, c’est que les gens voulaient qu’il soit imam, alors qu’il ne joue que le rôle de muezzin! ». Le sous-entendu de cette pique est aussi clair que de l’eau miraculeuse et prophétique de Zamzam: El Othmani ne possède pas la confiance en soi suffisante pour occuper le poste de chef de gouvernement!
Abdelilah Benkirane a aussi sévèrement critiqué ce qu’il appelle « la précipitation » avec laquelle les dirigeants du PJD, dont particulièrement les ministres, ont fait des déclarations mal perçues par les citoyens qui y ont vu provocation et atteinte à leurs sentiments de dignité. « Le problème ne réside point dans la perte ou le déclin de la popularité. Il réside plutôt dans la perte de la crédibilité des Marocains », a-t-il précisé
« Il est possible de perdre de sa popularité quand on passe de l’opposition à la direction des affaires. Mais si nous perdons la crédibilité, notre présence sur la scène politique n’a plus aucuns sens », a également asséné Benkirane.
Lors de cette rencontre qui a duré quelque deux heures, selon la même source de Le Site info, Abdelilah Benkirane n’a pas manqué de consacrer une grande partie de son intervention à la mémoire de son ami et compagnon de route, Abdellah Baha. « Sa disparition est un immense sacrifice », a-t-il regretté.
Larbi Alaoui