EconomieEn Continu

Lutte contre l’informel: les détails de l’étude de la CGEM (VIDEO)

La CGEM, Confédération Générale des Entreprises du Maroc, a exposé le 5 avril dernier les résultats d’une étude qu’elle a mené sous le thème « L’économie informelle: Impacts sur la compétitivité des entreprises et propositions de mesures d’intégration ». Voici les principaux points de cette étude.

La caractérisation de l’économie informelle 

L’économie informelle pèse plus de 20% du PIB, hors secteur primaire et 10% des importations formelles.
L’économie informelle impacte de manière variable les secteurs d’activités : 54% du poids de l’économie informelle dans le textile et habillement, 32% dans le transport routier de marchandises, 31% dans le BTP et 26% dans l’industrie agroalimentaire et tabac, hors secteur primaire.
Avec 2,4 millions d’emplois, l’informel de production reste un large pourvoyeur d’emplois.

Les impacts de l’économie informelle 

L’économie informelle crée un manque à gagner pour:
-L’Etat : manque à gagner fiscal et manque à gagner sur le volet des cotisations sociales.
-Les entreprises marocaines : gap de compétitivité-prix important (non-paiement des impôts et charges notamment la TVA, faible respect de la réglementation, non-paiement des charges sociales), pressions négative sur les prix (l’informel fixe les prix de référence), perte de chiffre d’affaires pour les acteurs formels, manque de création de valeur pour l’économie marocaine (manque de structure du tissu industriel, taille critique difficilement atteignable, limitant l’amélioration de la productivité, perte de rentabilité limitant l’investissement, l’innovation et la capacité des acteurs).
-Les consommateurs finaux : règles d’hygiène non respectées (chaines de froid, règles de sécurité alimentaire …), marchandises de moins bonne qualité (contrefaçon, non-respect des normes …)
-La qualité de l’emploi : précarité, instabilité, absence d’avantages sociaux, salaire moyen faible.
Des mesures phares ont été identifiées dans les pays confrontés aux enjeux de l’informel notamment au Chili, Turquie et Slovaquie.

Renforcement de l’attractivité du formel à travers une meilleure compétitivité des entreprises 
-Réduire le gap de compétitivité fiscal entre formel et informel (allégement de la fiscalité sur le travail et les outils de production …).
-Simplifier la TVA
-Augmenter les droits de douane sur l’importation de certains produits finis.

Accompagnement dans l’intégration des UPI à l’économie formelle 
-développer un cadre réglementaire spécifique et incitatif pour les Unités de Production informelles (UPI)
-Accompagner le basculement des UPI vers le formel à travers un appui à l’accès au marché et le renforcement de leurs capacités.

Lutte contre les leviers de l’économie souterraine 
-Intégrer la CGEM/Fédérations dans le processus de détection des fraudes
-Etablir des référentiels en impliquant le secteur privé

Assèchement de la contrebande 
-Créer les conditions de transfert de la main d’œuvre de contrebande à l’emploi productif formel
-Renforcer les contrôles sur tous les fronts de la contrebande

Education et formation 
-Sensibiliser les consommateurs aux méfaits de l’économie informelle
-Mettre en place un espace d’e-learning pour faciliter l’adaptation aux pratiques formelles et opérations comptables
-Lancer des programmes de formation et mettre à disposition des outils comptables simplifiés
– Promouvoir l’emploi formel et ses avantages

Lutte contre la corruption
– Digitaliser et numériser les services publics
– Baisser les plafonds du paiement cash autorisés


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