Crise de la lecture au Maroc: 63% des établissement scolaires n’ont pas de bibliothèques
C’est un secret de Polichinelle de dire que l’école marocaine est malade! « Tout le monde le sait, tout le monde se tait », comme le dit une chanson française des années 70.
Tout le monde se tait… ou presque car un rapport international, lui, n’a pas manqué de mettre le doigt là où ça fait mal, en répertoriant certains maux qui rongent notre école.
D’abord concernant la lecture, ledit rapport fait l’état des lieux des bibliothèques au sein de nos établissements scolaires. Les résultats de l’enquête, que rapporte le quotidien Al Massae, sont des plus alarmants et des plus scandaleux. Ainsi, seuls 9% des établissements possèdent une bibliothèque de plus de 500 ouvrages et 28% en ont de 500 livres. Et le comble du ridicule qui ne tue pas mais abêtit, c’est que 63% des établissements n’ont pas l’ombre d’une bibliothèque!
Le manque d’assiduité de nos chères têtes brunes et blondes a été aussi l’objet de cette enquête. Et si 69 % des élèves font preuve d’assiduité tout le long de l’année scolaire, 12% sèchent les cours une fois ou plus par semaine, 5% s’absentent une fois tous les quinz jours, alors que 14% ne viennent pas en classe une fois par mois.
Le troisième point abordé est celui de l’enseignement pré-scolaire, ou plutôt de notions de base apprises à la maison avant que l’enfant ne soit inscrit dans une école. Quelque 2% des élèves sondés ont révélé que leurs parents ne leur ont pas appris une seule lettre ou un seul chiffre à la maison, 60% ont eu droit à un enseignement parental occasionnel. La bonne nouvelle, toutefois, c’est que 60% ont eu la merveilleuse chance d’avoir pleinement profité de l’apport quotidien de leurs parents.
D’autres aspects ont aussi été évoqués mais ce que nous retenons, c’est ce désamour de la lecture et ce rapport au livre, et des apprenants et de leurs parents, qui est la résultante de plusieurs facteurs. Le plus édifiant demeure le 1% des élèves, révèle le rapport, qui a des sources de lectures chez lui, 38% déclarent avoir quelques livres par-ci, par-là à la maison, et 69% en ont un ou deux seulement!
Les outils technologies et informatiques modernes ont aussi leur part dans cette méconnaissance des livres et contribuent à cette paresse intellectuelle dont se plaignent les enseignants.
Larbi Alaoui