Amnesty International demande la libération de Zefzafi
Dans un communiqué, l’ONG Amnesty International demande de libérer « immédiatement et sans condition le leader du mouvement du Rif Nasser Zefzafi, ainsi que le journaliste Hamid El Mahdaoui et toutes les personnes détenues en lien avec les manifestations du Rif ».
Ces derniers sont qualifiés par Heba Morayef, directrice des recherches pour l’Afrique du Nord à Amnesty International, comme étant « des prisonniers d’opinion ».
Depuis le mois de mai, des manifestants et journalistes ont été arrêtés en marge des manifestations du Hirak. Au moins 410 personnes sont actuellement incarcérées, selon Amnesty.
Le leader du mouvement Nasser Zefzafi est « maintenu depuis 176 jours en détention à l’isolement prolongé, à la prison locale d’Ain Sbaa, et passe plus de 22 heures par jour dans une cellule individuelle, sans véritable contact humain », affirme l’ONG.
Le journaliste Hamid El Mahdaoui est lui aussi détenu depuis des semaines à l’isolement, dans la même prison. « Alors que la détention provisoire doit être utilisée à titre de mesure exceptionnelle et jamais à titre de châtiment, le tribunal de Casablanca a refusé la libération sous caution de 50 des 54 accusés dans les procès du Rif », déclare Heba Morayef.
La Cour d’appel de Casablanca juge actuellement Nasser Zefzafi et 53 autres accusés.
Ils sont notamment accusés d’organisation de manifestation non autorisée, de rébellion, de « complot en vue de porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », d’atteinte à la « fidélité que les citoyens doivent à l’Etat et aux institutions du peuple marocain », « d’incitation à porter atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume » et d’ « outrage » à des représentants et des institutions de l’Etat. S’ils sont reconnus coupables d’infractions à la sûreté de l’État, ils encourent jusqu’à vingt ans d’emprisonnement.
S.L.