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L’affaire de deux ados sanctionnés pour un flirt secoue Meknès

Les cinéphiles connaissent le film de François Truffaut, sorti en 1968. Pour rappel, intitulé « Baisers volés », le long-métrage est tiré du roman balzacien « Le Lys dans la vallée ».
À Meknès, les baisers ne sont ni cinématographiques, ni littéraires, ni fictifs. Ils ont été échangés, entre une lycéenne et son camarade de classe, et ont valu l’exclusion de la première et le changement d’établissement scolaire pour le second, comme sanctions entérinées par le conseil de discipline de l’établissement scolaire.
Cela s’est passé au lycée Mohammed V, sis à Ouislane, à l’est de Meknès, sur la route de Fès il y a une dizaine de jours. Les baisers consentis entre les deux ados ont eu lieu dans l’inter-cours de la classe de SVT (Sciences de la vie et de la Terre) et surpris par leur professeure.
Et, se basant sur le rapport établi par l’enseignante, le conseil de discipline du lycée a décidé des sanctions précitées. À la grande satisfaction des camarades des deux lycéens qui considéraient que la jeune fille mérite l’exclusion définitive.

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De sources proches de la famille de la jeune fille ont déclaré que les parents de la lycéenne renvoyée ont vainement tenté de faire revenir sur leur décision les professeurs, membres du conseil de discipline, de sanctionner aussi sévèrement leur fille. D’autant plus qu’il ne reste à ces parents que les yeux pour pleurer, ils peuvent aussi envoyer une lettre de recours à la direction régionale du MEN ou à l’académie régionale du même département, voire au ministère de l’Education nationale, afin que la jeune fille puisse poursuivre ses études, elle qui était, avant son renvoi, élève de la deuxième année du Bac, option SVT.

Contactée par Le Site info, la direction régionale a affirmé qu’elle ne souhaitait pas infliger une telle sanction à l’adolescente. « Nous souhaitons imposer des sanctions, sans pour autant les renvoyer de l’établissement ». C’est donc un véritable bras de fer que vont se livrer les professeurs et l’académie afin de trancher sur ce cas précis.

Le Site info, en demandant leurs avis sur ces baisers consentis, mais au sein d’une salle de classe, a quelques enseignants de Rabat-Salé, a eu des réponses assez contradictoires. C’est ainsi que si certains professeurs approuvent les décisions sévères du conseil de discipline du lycée Mohammed V d’Ouislane, d’autres en revanche pensent que l’enseignante de VST et ledit conseil sont vite allés en besogne, en comparaison avec les vrais fléaux et maux douloureux et inacceptables (violence, triche, menaces, injures, agressions en tout genre) qui rongent nos établissements scolaires, chaque jour que Dieu fait.
Une enseignante de langue française, à Salé, nous a fait la déclaration suivante: »Si j’avais été à la place de ma collègue, j’aurais agi plus pédagogiquement et plus humainement.Je n’aurais rédigé aucun rapport mais plutôt donné une belle leçon de morale aux deux ados, tout en les grondant sévèrement. Ensuite, en tant que femme, j’aurais parlé en aparté avec la jeune fille sur son comportement impudique. Je l’aurais, enfin, menacée de convoquer ses parents pour les informer de la mauvaise conduite de leu fille au sein du lycée. Mais j’aurais honte d’avoir provoqué son renvoi définitif et de la priver, ainsi, de l’obtention de son baccalauréat tout proche ».
Larbi Alaoui (avec Mohamed Assaouar)


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