Fonction publique: voici pourquoi les femmes sont lésées au profit des hommes
Elles constituent 35% du contingent des fonctionnaires des administrations marocaines. Ce sont quelque 74% d’entre elles qui exercent au sein du ministère de la Santé et de celui de l’Education nationale, de la formation des cadres, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Pourtant, les Marocaines, puisque c’est d’elles qu’il est question, sont lésées au profit de leurs collègues masculins quand il s’agit d’occuper de grands postes de responsabilité. Ainsi, le quotidien Akhbar Al Yaoum révèle des chiffres concernant la gent féminine de la Fonction publique qui sont peu éloquents quant à l’égalité et la parité hommes-femmes auxquelles les forces vives de la Nation aspirent démocratiquement.
C’est ainsi qu’un rapport, s’appuyant sur les chiffres du PLF2018 (Projet de Loi de Finances), prouve que la fameuse parité reste utopique. Seuls 10,7 % des femmes fonctionnaires sont parvenus à occuper le poste de secrétaire général au sein de l’Administration centrale, 4% celui d’inspecteur général, 10% exercent comme chef de division et, enfin, 23,2 % sont chefs de service.
De même que concernant leur âge, 54 % d’entre elles ont plus de quarante an, alors que 18% ont moins de trente printemps.
A propos de ce manque de parité des postes de responsabilité, c’est le ministère de la Justice et des libertés qui tient le haut du pavé de l’injustice faite aux femmes. Ainsi, seuls 12% des femmes y occupent de grands postes et 6,3 % seulement des femmes-juges sont parvenus à monter dans la hiérarchie administrative, en 2016. Ceci, sachant que les femmes forment 41,1% de l’effectif des fonctionnaires du ministère de la Justice et que 42,2% parmi elles exercent au sein des autorités judiciaires.
Question parité, c’est le ministère délégué auprès du chef de gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance qui détient le record absolu de l’égalité hommes-femmes. En effet , le rapport précité donne le chiffre de 45,5% de femmes fonctionnaires et de 55% parmi elles qui occupent un poste de responsabilité. Mieux que cela, 73% de postes de chefs de division sont occupés par la gent féminine!
Le quotidien ne manque pas non plus de révéler des chiffres sur la même épineuse question de parité et d’égalité au sein d’autres ministères, à l’instar de celui du Tourisme ou de l’Education nationale. De ces chiffres fastidieux, une seule conclusion s’impose. En dépit de leur nombre dépassant celui de leurs collègues masculins, dans la plupart des administrations publiques, les Marocaines restent injustement lésées, même à compétences égales, ou supérieures parfois, quand il s’agit d’occuper des postes de responsabilités qu’elles auraient amplement mérités si… !
Larbi Alaoui