La contrebande maghrébine de cigarettes finance Daech selon un rapport américain
Le rapport du centre américain pour le Moyen-Orient et la région MENA pointe les liens des trafiquants de cigarettes de contrebande et le financement de l’organisation terroriste Daech.
Ainsi, le quotidien Assabah consacre un article à cette complicité criminelle. Il y est écrit que les faramineuses recettes des cigarettes de contrebande, clandestinement transportées entre les frontières de la Mauritanie, de l’Algérie et du Maroc, constituent les principales ressources finançant le prétendu « Etat islamique ».
Ce sont quelque 13 milliards de cigarettes qui avaient transité d’Espagne vers les frontières des trois pays du Maghreb, en 2016, pour financer les organisations terroristes du Moyen -Orient, constate le rapport datant de 2017.
De même que ledit rapport révèle que cet argent en devises étrangères provient des jihadistes de Daech afin que l’organisation terroriste puisse imposer son hégémonie dans les régions sensibles. On remarque que les attentat perpétrés, comme ceux que les différents services de renseignement ont réussi à avorter, ont fait diminuer le nombre d’enlèvements et les demandes de rançon, autres sources de rentrées d’argent de « l’EI ». Ceci, depuis que des pays occidentaux ont usé de plusieurs moyens pour dissuader leurs ressortissants de se rendre dans certaine zones de conflits armés et d’actes terroristes.
Le commerce de pétrole détourné ne suffisait plus à renflouer les caisses de Daech, surtout depuis que des milices tribales prennent leur part du « gâteau pétrolier libyen », précise le journal. Ce qui a poussé Daech à s’introduire dans les réseaux de ce trafic juteux des cigarettes de contrebande et de mettre main basse sur les chemins de traverse des trafiquants, aussi bien au Sahara que dans des forêts algériennes et marocaine, avant que la marchandise n’arrive en Europe. Et l’organisation terroriste est aidée en cela par la précarité et la marginalisation de la jeunesse de ces zones.
Le rapport américain explique aussi que ce choix daechien a également pour corollaires le fait que le trafic de cigarettes de contrebande rapporte beaucoup plus que celui des armes ou de la drogue. De plus, les peines contre les trafiquants interpellés sont beaucoup moins lourdes que pour les autres trafics. Au maximum 5 années de prison ferme, au lieu de plus lourdes condamnations, voire la détention à perpétuité pour les trafiquants d’armes et de drogue.
Enfin, l’ONUDC (Office des Nations Unies contre le crime et la drogue) précise que la contrebande des cigarettes se révèle être un sérieux et farouche concurrent des sociétés autorisés et ses bénéfices sont hallucinants. Les chiffres fournis par l’Office sont des plus éloquents et parlent d’eux-mêmes: 18% sur le marché algérien avec 228 millions de dollars et 60% en Libye avec 240 millions de dollars!
Larbi Alaoui