Le message ambigu d’Al Adl wal Ihsane aux autorités
A lire le titre à la Une du quotidien Al Massae, dans son édition de ce vendredi 6 octobre, le lecteur penserait que le mouvement Al Adl wal ihsane (Justice et bienfaisance) veut enterrer la hache de guerre avec le « makhzen ». Mais la lecture de l’article donne l’impression que le mouvement, créé par cheikh Abdeslam ne fait qu’un énième réquisitoire tout feu, tout flamme contre l’Etat, cause de tous les malheurs et déboires.
Sous le titre » Al adl wal ihsane demande à l’Etat d’ouvrir une nouvelle page et attend des initiatives d’un homme ou d’une partie raisonnable », le journal explique en long et en large le contenu de la lettre ouverte de l’adjoint du SG de la « jamaa » et son porte-parole, Fathallah Arsalane.
Le message parle effectivement de la proposition de « nouvelle page » et d’attente d’initiatives d’un homme ou d’une partie « raisonnable », mais il y est surtout questions d’accusations et de revendications. Celles-ci concernent, en tout et pour tout, la cas de Omar Mohib, membre de la mouvance islamiste incarcéré depuis déjà sept ans. Et c’est lors d’une rencontre commémorant ce fait que Fathallah Arsalane explicite son discours de « trêve » et de » dialogue » se résumant en la libération de Mohib, accusé injustement d’avoir été complice dans le meurtre d’un jeune militant gauchiste à Casablanca, alors qu’il se trouvait à Fès, au moment des faits, en train d’encadrer une réunion, en compagnie de « ses frères » d’Al adl wal ihsane.
Et le porte-parole de la mouvance islamiste d’asséner coup sur coup sur cet Etat qui « brime ses citoyens, les humilie, blesse leur dignité et fierté et les emprisonne en fabriquant de toutes pièces de faux chefs d’accusation ».
« Nous n’abandonnerons pas nos principes et nous resterons fermes devant l’injustice présente et future des autorités envers nous », s’exclame-t-il, en ayant une pensée généreuse pour les prisonniers politiques de toutes obédiences, pas uniquement ceux de sa mouvance.
Et d’ajouter que l’interpellation de Omar, sous des accusation fabriquées, visait Aladl wal ihsane à travers sa personne et que la demande de sa libération n’est pas « une requête à personne », mais une exigence de revoir le dossier truffé de contrevérités manifestes et de preuves fallacieuses. « Les responsables se doivent de respecter la loi et d’assumer leur devoir s’ils veulent réparer leurs erreurs », prévient Arsalane.
Ce dernier conclut que son mouvement n’a pas de revendications particulières. Al adl wal ihsane est aux côtes de la justice et demande que justice soit faite « dans ce pays comme dans tous les autres pays musulmans ».
Larbi Alaoui