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Ces Marocains devenus milliardaires grâce aux introductions en Bourse

Les introductions en bourse enregistrées ces dernières années à la Bourse de Casablanca ont contribué à l’émergence de nouveaux milliardaires, profitant du dynamisme du marché des actions. Parmi eux, un ingénieur ayant débuté sa carrière en construisant un stade de football et un anesthésiste ayant bâti sa fortune en créant un réseau d’hôpitaux privés.

Dans son article, le site Asharq Business indique que les entreprises récemment cotées ont connu une hausse significative de leur capitalisation boursière, portée par une demande élevée de la part des investisseurs individuels pour un nombre limité d’actions. Cette flambée des prix a permis à une nouvelle génération de fondateurs, d’entrepreneurs et de PDG d’accroître leur richesse.

En moyenne, la Bourse de Casablanca enregistre une seule introduction par an. Actuellement, seulement 77 entreprises y sont cotées pour une capitalisation totale avoisinant 86 milliards de dollars. L’indice phare « MASI » a atteint des niveaux records depuis l’année dernière, se maintenant au-dessus des 16.000 points et affichant une progression de plus de 15 % depuis le début de cette année.

Alors que le Maroc se prépare à co-organiser la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, les perspectives restent positives dans plusieurs secteurs de l’économie, malgré les défis liés aux années successives de sécheresse. Le pays a lancé des projets d’envergure dépassant les 100 milliards de dollars, couvrant les infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires, l’immobilier et le dessalement de l’eau de mer.

De l’anesthésie à la fortune

En décembre 2022, la Bourse de Casablanca accueillait un acteur inédit dans le secteur de la santé : Akdital. Fondée en 2016 par Dr Rachid Talib, anesthésiste, cette entreprise est aujourd’hui le plus grand réseau d’hôpitaux privés du pays, bénéficiant de l’élargissement de la couverture sociale initié par le gouvernement.

L’entreprise a été fondée en partenariat avec des membres de sa famille et soutenue par plusieurs fonds d’investissement. Aujourd’hui, sa capitalisation boursière avoisine 16,8 milliards de dirhams, après une envolée de son action de +297 % depuis son introduction.

PDG de l’entreprise, Rachid Talib détient une participation directe de 11,3 %, représentant une fortune estimée à 1,9 milliard de dirhams, ce qui fait de lui l’un des plus grands bénéficiaires des récentes introductions en bourse.

Un magnat de la construction

En 1991, Mohamed Bouzoubâa fondait TGCC (Travaux Généraux de Construction de Casablanca), alors qu’il venait à peine de dépasser la trentaine. Diplômé de l’École nationale des ponts et chaussées en France, il avait auparavant travaillé dans d’autres entreprises de BTP.

Le premier grand contrat de son entreprise fut décroché en 1999 avec la construction du stade de football de Fès. Depuis, TGCC a enchaîné les succès en réalisant des hôtels, des gares, des projets immobiliers, des universités et des hôpitaux, étendant même ses activités en Afrique avec le soutien de plusieurs fonds d’investissement nationaux et internationaux.

Introduite en bourse en 2021, TGCC a connu un engouement massif. Aujourd’hui, sa capitalisation boursière atteint 22,9 milliards de dirhams, avec une action ayant bondi de +433 % depuis son introduction.

Mohamed Bouzoubâa, toujours PDG de l’entreprise, détient 73,9 % des parts, ce qui porte sa fortune à environ 17 milliards de dirhams, faisant de lui l’un des plus riches entrepreneurs du pays.

La meilleure performance de 2024

En 2018, une entreprise de taille intermédiaire, Jet Contractors, spécialisée dans la construction, faisait son entrée en bourse. Fondée en 1992 par Mohamed Adil Rtabi, ingénieur ayant travaillé chez Bureau Veritas en France, cette entreprise n’avait pas particulièrement attiré l’attention à ses débuts.

Mais 2024 restera une année historique pour Jet Contractors. Grâce à plusieurs contrats remportés au Maroc et à l’international, son action a été multipliée par six, enregistrant la meilleure performance boursière de l’année. Sa capitalisation a atteint 7,8 milliards de dirhams.

Son fondateur, Mohamed Adil Rtabi, détient 36 % des parts aux côtés de sa famille, soit une fortune estimée à 2,8 milliards de dirhams. De son côté, le directeur général Omar Abdelkader Tadlawi possède 9,55 % des parts, soit environ 753 millions de dirhams.

La première entreprise agricole cotée

Dernière arrivée sur la place boursière marocaine, CMGP est une entreprise familiale fondée il y a trois décennies, spécialisée dans l’irrigation goutte-à-goutte, l’énergie solaire, les solutions hydriques, les engrais et les semences. Présente également en Afrique de l’Ouest, elle a connu l’une des meilleures introductions en bourse des 15 dernières années, avec une demande d’actions massive.

Depuis son introduction en décembre dernier, son titre a progressé de +70 %, portant sa capitalisation à 5,8 milliards de dirhams. Son PDG, Youssef Moamah, détient 5 % du capital, soit une fortune estimée à 290 millions de dirhams, attirant l’intérêt de nombreux fonds d’investissement nationaux et internationaux.

Le premier banque d’affaires coté

Le secteur bancaire est l’un des plus représentés en bourse. En 2023, il a accueilli un nouvel acteur : CFG Bank, première banque d’affaires du pays, transformée en banque universelle en 2015 après avoir accompagné la majorité des introductions en bourse au Maroc.

Depuis son introduction, son action a connu une hausse constante, portant sa capitalisation boursière à 8,5 milliards de dirhams. CFG Bank affiche actuellement une croissance à deux chiffres en termes de revenus et de bénéfices.

Le cofondateur Amyn Alami, actuel vice-président exécutif, est le plus grand actionnaire individuel avec une participation de 9,14 %, soit une fortune estimée à 770 millions de dirhams. Son associé, Adil Douiri, détient quant à lui plusieurs participations indirectes et est également propriétaire d’entreprises comme Mutandis et Resma, le plus grand groupe hôtelier du pays.

La Bourse, un moteur d’enrichissement

Selon Farid Mezouar, directeur du cabinet d’analyse financière FL Markets, « les entreprises récemment introduites en bourse ont misé sur des stratégies d’expansion ambitieuses, attirant une forte demande des investisseurs ».

Dans une interview accordée à Asharq, il précise : « Les investisseurs recherchent des entreprises avec des projets de croissance clairs et une communication financière active. La capitalisation boursière des sociétés augmente généralement après leur introduction, ce qui bénéficie largement aux actionnaires principaux, notamment les fondateurs et PDG, qui voient leur fortune croître significativement ».

Le dynamisme actuel de la Bourse est renforcé par l’optimisme autour des projets liés à la Coupe du Monde 2030. Le Maroc investit massivement dans les infrastructures ferroviaires, l’agrandissement des aéroports, la construction du plus grand stade du monde (115.000 places) et le développement des stations de dessalement.

L’amélioration des perspectives économiques pour 2024, avec une sécheresse moins marquée et une forte croissance des secteurs hors agriculture (automobile, aéronautique, tourisme), renforce l’attractivité de la place financière. Le gouvernement vise une croissance de 4,6 % cette année, contre 3,3 % en 2023.

Mezouar souligne toutefois que « pour maintenir cette dynamique, il faudrait au moins cinq introductions en bourse par an, contre une seule actuellement ».


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