Economie

UEMOA – CEMAC : renforcer le rôle économique des banques marocaines

Les banques marocaines sont le porte-étendard de la présence marocaine dans les pays du continent. Elles sont donc concernées au premier chef par l’évolution de la réglementation des affaires. Zoom sur les établissements concernés, notamment dans l’espace de l’UEMOA et CEMAC.

Phase de maturation après les expansions

La présence bancaire sur le continent, et plus précisément en Afrique de l’Ouest, contribue à rehausser le taux de bancarisation dans les pays d’implantation des filiales bancaires marocaines. Dans l’UEMOA, le taux de bancarisation tourne encore autour de 20% selon BCEAO.

Il est vrai que, pour la plupart du temps, les implantations des groupes marocains sont le résultat d’acquisitions d’acteurs qui était déjà existants, mais, avec l’expérience de la banque de détail engrangée au Maroc, cette présence contribue, dans une certaine mesure, à faciliter l’accès aux services bancaires, avec une offre et une présence renforcée.

Cela d’autant plus que les banques marocaines disposent du plus grand nombre de guichets de distribution automatique de billets dans la sous-région ouest-africaine. A présent, il faudrait surtout miser sur les différents services d’inclusion financière.

Selon la BCEAO, l’analyse du taux d’inclusion financière révèle que la monnaie électronique a contribué de manière significative à l’utilisation des services financiers dans l’Union. En effet, le taux d’utilisation des services de monnaie électronique s’est situé à 48,6% ces dernières années, soit l’une des plus fortes progressions sur une année depuis une décennie.

Cette situation pourrait s’expliquer par le recours intensif des services financiers via la téléphonie mobile au cours de la crise sanitaire grâce aux mesures prises par la Banque centrale.

L’assurance et la banque en tandem

Ce n’est un secret pour personne : impossible quasiment de parler banque sans penser aux assurances. La combinaison entre les deux activités joue pleinement en faveur des groupes qui dispose des deux relais. Pour le cas des groupes marocains, c’est notamment le cas pour Attijariwafa bank, avec Wafa Assurances. Et, à ce propos, la zone UEMOA est pleine de perspectives prometteuses, et elle n’est pas la seule. C’est le cas aussi des pays de la CEMAC. Les deux forment un bloc attractif.

«En effet, les 14 pays qui la composent ont fait le choix de créer un espace commun des assurances, appelé zone CIMA (Conférence interafricaine des marchés d’assurance)», rappelle Ange Bouyou-Mananga, expert sur les questions d’assurance et de dette souveraine à «Je m’engage pour l’Afrique» .

Concrètement, ces pays ont fait le choix, il y a 60 ans, de partager le même code des assurances dans le but de créer un marché «unique» de l’assurance plus vaste et plus propice aux opportunités. Aujourd’hui, la zone CIMA c’est plus de 200 sociétés d’assurance et de réassurance, une croissance des primes émises de 7% en moyenne sur une bonne période, et un chiffre d’affaires global du secteur qui ne cesse d’évoluer positivement. Par ailleurs, l’assurance non-vie y est prépondérante (66% des primes collectées) notamment du fait du poids significatif de l’assurance automobile.

Renforcer la coopération et financer les économies

Faut-il le rappeler, les bénéfices tirés des activités bancaires et des assurances en provenance des filiales bancaires marocaines se consolident. Ils dépassent 25% des résultats nets en fonction des groupes. Dans l’optique de renforcer cette contribution, les groupes bancaires marocains ne manquent pas d’inspiration. On se rappelle bien évidemment des nombreuses missions B to B organisées sur presque toutes les zones du continent, notamment en Afrique de l’Ouest, avec pour objectif de connecter les opérateurs économiques marocains à leurs collègues du continent.

Pour ces banques, c’est aussi un moyen efficace de sécuriser leur clientèle au Maroc désireuse de se lancer sur le continent. En plus des missions B to B de la Bank of Africa à travers l’Afrique subsaharienne, le Forum Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank apparait également comme un cadre pour connecter les opérateurs économiques du continent.

Cette dynamique devrait plus que jamais être maintenue pour passer à une étape supérieure du partenariat avec les pays du continent, notamment à travers une nouvelle dynamique que devrait inspirer la nouvelle Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), qui polarise désormais les anciennes activités de la défunte Maroc Export !

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO


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