Concession du Quai 3 au port de Tarifa: FRS Iberia Maroc/DFDS exprime ses préoccupations
Dans le cadre de l’appel d’offres actuellement en cours pour la concession du Quai 3 au port de Tarifa, nous tenons à exprimer notre profonde préoccupation face à certains comportements observés durant le processus.
Nous avons appris qu’une des compagnies maritimes participantes s’est autoproclamée gagnante de cet appel d’offres, bien que la procédure d’attribution ne soit pas encore officiellement finalisée. Nous considérons que cette attitude constitue un manque de respect tant envers l’autorité portuaire chargée de superviser le processus qu’envers les travailleurs potentiellement affectés, lesquels méritent que cet appel d’offres soit mené de manière transparente et conforme à la légalité.
Par ailleurs, cette compagnie a présenté une offre que nous jugeons manifestement téméraire, reposant sur des prévisions irréalistes et des estimations de trafic minimum fictives, clairement impossibles à atteindre.
Nous notons également avec inquiétude que certains éléments avancés par cette compagnie s’autoproclamant gagnante, tels que le prétendu approvisionnement en électricité au Maroc pour opérer un navire à propulsion électrique, manquent de fondement technique et de coordination réaliste. Aucune consultation n’a semble-t-il été effectuée auprès de l’autorité portuaire de Tanger Ville, bien que sa participation soit cruciale pour garantir les infrastructures et l’approvisionnement énergétique nécessaires.
Cette absence de coordination souligne l’incohérence du projet, qui paraît davantage orienté vers l’obtention de points lors de l’évaluation technique que vers une mise en œuvre concrète.
Il est important de souligner que FRS Iberia Maroc / DFDS a obtenu la meilleure note technique, étant le seul participant à avoir scrupuleusement respecté les termes du cahier des charges tout en présentant un plan de trafic minimum réaliste et viable. Cette approche reflète un engagement solide envers le respect effectif des obligations contractuelles, en phase avec les objectifs portuaires et en faveur de la légalité.
D’après le cahier des charges, notamment la « Règle 19 », le non-respect des trafics minimums convenus pendant deux années consécutives peut entraîner la « caducité de la concession », compromettant ainsi la stabilité opérationnelle du port.
Le texte du cahier des charges est explicite à ce sujet : « Le non-respect de cette activité ou du trafic minimum pendant deux années consécutives pourra être cause de caducité de la concession. »
Néanmoins, les promesses de trafic minimum faites par cette compagnie semblent basées sur des prévisions fantaisistes, dont l’échec paraît prévisible dès le départ. Cela repose sur la conviction que « si j’obtiens la concession, il sera impossible de me déloger ».
À l’heure actuelle, les lois de l’Union Européenne protègent à la fois les consommateurs et le secteur maritime. Par conséquent, nous exhortons l’autorité portuaire à :
- Réévaluer la note technique attribuée aux propositions basées sur des projets irréalisables ou sans support technique suffisant, notamment ceux qui n’ont pas été explicitement validés par les autorités compétentes au Maroc.
- S’assurer que l’attribution se fasse en conformité avec les exigences du cahier des charges, en ne considérant que les offres viables tant sur le plan technique qu’opérationnel.
- Garantir un processus transparent, impartial et conforme aux normes d’intégrité imposées par la réglementation européenne et nationale.
Nous sommes convaincus que les autorités compétentes prendront les mesures nécessaires pour attribuer ce marché à une compagnie maritime qui a rigoureusement respecté les conditions du cahier des charges, présenté des trafics minimums réalistes, et démontré sa viabilité technique et opérationnelle des deux côtés du détroit.
Nous réaffirmons notre volonté de collaborer avec les autorités pour assurer un processus juste, transparent et défendable devant toute instance judiciaire ou administrative, tant au niveau national qu’européen.
S.L.