Economie

Baisse du taux directeur: quel impact sur l’économie réelle ?

Par LeSiteinfo avec MAP

L’économiste et spécialiste des politiques publiques, Abdelghani Youmni, a accordé un entretien à la MAP sur l’impact de la baisse du taux directeur sur l’économie réelle. En voici la teneur :

– Le Conseil de BAM a réduit son taux directeur alors que les marchés s’attendaient à un statu quo. Quelle est votre lecture ?

La décision de réduire le taux directeur de 25 points de base (pbs) est une mesure judicieuse et très attendue par les opérateurs monétaires et économiques du Maroc. Le gouverneur de Bank Al Maghrib (BAM) reste fidèle à son approche macro prudentielle, axée sur le triple objectif de la maîtrise de l’inflation, la stabilité du dirham et le soutien à l’investissement privé.

Cette baisse du taux directeur de 0,25 pbs s’inscrit dans un contexte international marqué par une légère décélération de l’inflation et une injection modérée de liquidités dans la zone euro et aux États-Unis. De plus, la quasi-parité entre l’euro et le dollar, ainsi qu’un solde commercial favorable aux États-Unis, n’affectent ni positivement ni négativement les exportations et importations marocaines.

Les perspectives suggèrent que les ménages et les entreprises pourraient reprendre le chemin du crédit d’investissement, finançant ainsi la consommation, les acquisitions immobilières, les équipements ménagers et les crédits à la consommation.

Quel est l’impact de cette décision sur l’économie réelle?

Il faut noter que cette réduction du taux directeur n’aura pas d’effet immédiat sur les taux des crédits bancaires, nécessitant entre 6 et 8 mois avant de se traduire sur le marché des taux bancaires, tant à court qu’à long terme.

En ce qui concerne la corrélation entre création monétaire, croissance économique et réduction du taux de chômage, la réponse est négative. Toutefois, une monnaie à faible coût en période de désinflation a toujours des effets de ruissellement sur l’économie, bien que l’impact puisse varier.

Pour la décompensation du gaz butane, il s’agit d’un élément crucial de la politique budgétaire, fiscale et sociale de notre économie.

Le gouvernement, souhaitant rendre les subventions plus ciblées, a adopté une approche visant directement les bénéficiaires. En principe, 3,6 millions de Marocains recevront 25 milliards de dirhams d’aides directes, permettant à l’État d’économiser au moins 12,7 milliards de dirhams.

Est-ce que la politique monétaire et la politique budgétaire sont en conflit ?

La politique monétaire d’assouplissement et la politique budgétaire de restriction ne sont pas en conflit mais évoluent parallèlement.

Il est important de reconnaître que les politiques budgétaires et monétaires sont conjoncturelles, agissant sur la demande globale plutôt que sur l’offre, qui relève des stratégies industrielles et de la capacité à développer un modèle économique excédentaire en biens et services exportés.

Dans le contexte marocain, une politique monétaire expansionniste pourrait générer une inflation sans création d’emplois, tandis qu’une politique budgétaire expansionniste pourrait accroître l’endettement public et les déficits budgétaires de manière insoutenable.

Il est donc nécessaire de repenser le modèle économique en suivant les recommandations systémiques du Nouveau modèle de développement.

S.L.


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