Marché des voitures : légère relance après des débuts compliqués
Selon les dernières statistiques fournies par l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), le marché du neuf a affiché le mois dernier une croissance de 3,39% versus juin 2022, mais demeure dans le rouge à l’issue des deux premiers trimestres de 2023 (-2,88%). Les temps de passage à mi-course n’ont rien d’alarmant parce que les marques ont réagi après un départ globalement raté. Malgré une conjoncture économique peu favorable, notamment un pouvoir d’achat en berne, les campagnes de promotion ayant fleuri ce printemps dans les showrooms ont porté leurs fruits. Reste maintenant à consolider ce léger frémissement des ventes !
Après une longue disette, six mois de contre-performances consécutives, entre novembre 2022 et avril 2023, le marché marocain du neuf a renoué en mai dernier avec la croissance sur un mois isolé, affichant un rebond significatif des immatriculations (+12,44% comparativement à mai 2022) et limitant, ce faisant, la casse au niveau de sa performance annuelle provisoire, avec un recul de 4,45% en glissement annuel, à l’issue des cinq premiers mois de l’année.
Du fait d’une performance à nouveau positive le mois dernier, d’une progression des volumes de ventes de l’ordre de 3,39% (17.394 transactions, contre 16.823 unités écoulées en juin 2022), le déficit à “mi-course” par rapport au premier semestre 2022 n’est plus que de 2,88%, avec 81.419 exemplaires vendus, contre 83.831 à fin juin. À titre de comparaison, il s’élevait à -11,07% à l’issue du premier trimestre. On se gardera de pousser des youyous, cela dit. Le plus dur est à venir : confirmer cette légère embellie, consolider cette petite tendance haussière, obtenue au forceps, grâce aux efforts consentis par les différentes marques pour concocter des campagnes de promotion en mesure de stimuler la demande.
Dans le détail, le véhicule particulier (VP) a totalisé 15.882 ventes le mois dernier, progressant de 4,52% par rapport à juin 2022, mois à l’issue duquel 15.176 transactions avaient été réalisées, tandis que le marché du véhicule utilitaire léger (VUL) a dévissé, pour sa part, de 6,98%. Depuis le début de l’année, le VP a enregistré 74.227 immatriculations (-1,27% versus T1 2022), alors que le VUL, qui s’est enlisé dans la crise (7.192 ventes, soit -16,87%), est toujours dominé par Renault avec 1.600 unités écoulées et 22,5% de part de marché (PDM).
DFSK grimpe sur la deuxième marche du podium (1.104 exemplaires vendus et une PDM de 15,35 %) et Ford complète le Top 3 (817 unités et une PDM de 11,36%). Au niveau du VP, Dacia caracole sans surprise en tête du classement des ventes des marques généralistes à l’issue du premier semestre (c’est le cas depuis bientôt 14 ans). Malgré un mois de juin difficile (-11,81%) et un premier semestre encore plus compliqué (17.614 immatriculations, contre 20.703 ventes à fin juin 2022, ce qui représente un repli de 14,92 %), l’avance du “phénix des hôtes de ces bois” demeure confortable, ses PDM mensuelle et annuelle s’élevant, respectivement, à 26,26% et 23,73%.
Renault, Hyundai et Volkswagen portent le marché
Comme de coutume, le poursuivant de Dacia n’est autre que son “cousin” Renault, dont la force de vente a réussi à placer 2.766 véhicules le mois dernier et 11.888 exemplaires depuis le début de l’année, améliorant dans les deux cas – et dans des proportions quasi similaires – les performances de 2022 (+9,67% sur un mois isolé et +9,74% sur les six premiers mois de l’année).
La marque au Losange capte une PDM de 16,02%. Enfin, sur la troisième marche du podium, on retrouve Hyundai, qui affiche une forme étincelante, avec 1.578 transactions le mois dernier, soit un rebond de 36,51% versus juin 2022 (l’effet nouveauté du SUV urbain Bayon, commercialisé début juin ?), et 8.969 ventes depuis le 1er janvier dernier (+19,03% et PDM de 12,08%). Peugeot occupe la quatrième position du classement annuel provisoire, avec 5.564 immatriculations depuis le début du présent exercice, soit une contraction de 5,13% par rapport à la performance réalisée en 2022 au cours de la même période et une part de marché de 7,5%.
Cinquième à mi-course, Volkswagen a mis le turbo cette année, avec 4.358 unités écoulées ces six derniers mois, contre 2.571 au terme du premier semestre de l’année dernière. Sa part de marché s’établit à 5,87%. Derrière, les volumes de ventes fléchissent plus ou moins chez Opel, sixième avec 3.347 ventes (-13,96%), Kia (2.585 transactions, soit -9,49%), Citroën (2.452 ventes et une déflation de 21,51%) et chez Toyota, neuvième du “game” avec 2.220 véhicules écoulés (-30,69%). En revanche, l’ultime position du Top 10 généralistes revient à la marque qui affiche le taux d’évolution des ventes le plus spectaculaire du lot, Skoda (1.980 immatriculations, ce qui représente une croissance de 86,79%)
Le luxe hermétique à la crise
Solide leader du classement des ventes premium, Audi a vendu 493 unités en juin dernier (+48,05 %) et 2.163 exemplaires au cours des six premiers mois de l’année (+0,70 %), soit quelques unités de plus que son “cousin” Skoda. La marque aux Anneaux avait pulvérisé son record des ventes en 2022. Elle semble à nouveau en mesure d’établir de nouveaux standards.
BMW se classe deuxième, tant en termes de performance mensuelle qu’au niveau semestriel, avec, respectivement, 387 et 1.717 ventes, soit une forte progression de 69,74% par rapport à juin 2022 et une croissance de 22,21% versus les deux premiers trimestres de l’année dernière, tandis que Mercedes-Benz ferme le podium avec 160 transactions le mois dernier (-11,11%) et 1.328 immatriculations depuis le début de l’année (- 0,82%).
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO