Table ronde: comment démocratiser les voitures électriques ? (VIDEO)
TABLE RONDE. La voiture électrique semble être l’avenir de l’industrie automobile, mais son adoption est freinée par son coût élevé et une infrastructure de recharge limitée. Cependant, la démocratisation du véhicule électrique est possible et même nécessaire pour assurer un avenir plus propre et durable.
Intervenant lors de la table ronde du Cercle des Éco, organisée par le groupe Horizon Press sur le thème : «Voiture électrique, une mue inéluctable», Fabrice Crevola, DG de Dacia et Renault commerce Maroc, renseigne sur les avantages du véhicule électrique . «En tant que constructeurs, nous avons dû travailler sur l’offre». C’est, en partie, ce qui explique le lancement de Dacia Spring – une citadine 100% électrique – au Maroc qui n’a d’autre objectif à court terme que d’être un petit cheval de Troie, permettant de montrer qu’un véhicule électrique peut être populaire et abordable.
«Après, c’est un rayon d’action qui est prévu principalement pour la ville, ce n’est pas un véhicule qui a vocation d’aller à 125 km/h jusqu’à Marrakech. Par contre, c’est le véhicule idéal en ville avec un tarif qui reste abordable même si cela reste plus cher qu’un véhicule diesel actuellement», argumente Fabrice, en ajoutant que le modèle électrique dispose d’une belle autonomie, des prestations acceptables, ainsi que tous les avantages de l’électrique.
Les clients pourraient être freinés par le coût. En ce sens, Fabrice se montre rassurant. «Bien que la voiture électrique coûte un peu plus cher aujourd’hui à l’achat qu’une voiture thermique, c’est plus économique de recharger une batterie que de faire un plein de gasoil», indique-t-il. Et d’ajouter que «dès la signature du bon de commande du véhicule, on propose au client une borne et le prestataire qui va la lui installer chez lui». C’est inévitable pour le patron de Dacia, l’offre de l’électrique va augmenter et, petit à petit, l’offre diesel va se raréfier. Cela dit, il y a tout de même lieu de noter une nouvelle contrainte, c’est l’arrivée de la norme antipollution Euro 6 pour les véhicules particuliers.
En effet, à partir du 1er janvier 2024, plus aucune voiture ne répondant pas à cette norme ne sera autorisée à l’immatriculation. Néanmoins, les autres types de véhicules, notamment les poids lourds, seront épargnés jusqu’en janvier 2026.
«On va y arriver moins vite que l’Europe, mais on va y arriver. Il faut être le moins passif possible», positive Fabrice.
L’arrivée de la voiture électrique est imminente. Pour préparer au mieux ce changement majeur dans le secteur de l’automobile, le pays doit mettre en place une stratégie globale qui inclut des mesures pour promouvoir la production de voitures électriques. Pour Fabrice, il y a un véritable accompagnement à mettre en place, sinon l’«écosystème va mettre un temps fou à émerger et il sera finalement réservé à ceux qui peuvent se permettre d’acheter des voitures très chères et ce n’est pas l’objectif». Il met en avant le cas de l’Europe, où l’électrique a pris un poids important. «Il faut accélérer le mouvement avec des incitations et des aides», souligne-t-il.
Pour illustrer plus concrètement la situation, il cite l’exemple de la France qui a enregistré 35% des ventes en 2022 (hybrides et électriques). Le diesel, quant à lui, est tombé à 16%. «Donc on voit bien que la transition peut être assez rapide», fait-il remarquer.