SIAM : présentation des réalisations et perspectives du plan ʺGénération Greenʺ (VIDEO)
Lancée par Sa Majesté le roi Mohammed VI, en février 2020 pour prendre le relais du Plan Maroc Vert (PMV), la stratégie Génération Green 2020-2030 est mise en œuvre depuis 2021, traçant la voie d’une agriculture bien plus performante, durable, résiliente face aux changements climatiques et centrée sur l’élément humain.
La stratégie est définie sur deux fondements majeurs. Le premier fondement donne la priorité à l’élément humain avec l’objectif de contribuer à faire émerger une nouvelle classe moyenne agricole de 350.000 à 400.000 ménages et de stabiliser près de 690.000 ménages dans cette classe dans les zones rurales. Un objectif qui passera également par l’émergence d’une nouvelle génération de 180 000 jeunes exploitants à travers la mobilisation et la valorisation d’un million d’hectares de terres collectives et la création de 170.000 emplois dans les services agricoles et para-agricoles le long des chaînes de valeur agricole grâce à l’encouragement de l’entrepreneuriat dans les services. Ce fondement ambitionne également de développer une nouvelle génération d’organisations agricoles ainsi qu’une nouvelle génération de mécanismes d’accompagnement.
Amélioration des revenus des agriculteurs et de leurs conditions de vie
Plusieurs mesures ont été entreprises depuis le début de la stratégie, avec un bilan et des résultats encourageants, malgré la conjoncture difficile de polycrise. Ainsi, pour faire émerger une nouvelle génération de classe moyenne agricole, le ministère a poursuivi les efforts d’investissement dans le secteur, accompagnés d’un nouveau schéma d’incitations pour améliorer les revenus des agriculteurs, avec en parallèle l’élargissement des projets de développement rural.
Une extension progressive de l’assurance agricole est entamée pour passer d’un million d’hectares par année actuellement, à un objectif de 2,5 millions d’hectares couverts par an en 2030, soit une augmentation moyenne d’environ 150.000 hectares. La généralisation de la protection sociale des agriculteurs du secteur agricole est également l’un des leviers activés pour concourir au bien-être de la population rurale et des travailleurs agricoles.
Dans ce cadre, le gouvernement a mis en place un cadre juridique relatif à la couverture maladie et au système de retraite spécifique aux agriculteurs en promulguant la loi-cadre 09.21 relative à la protection sociale et la loi n° 80.21 portant création du Registre National Agricole. Au 24 mars 2023, le nombre total des agriculteurs identifiés dans le cadre de cette démarche est de 1,39 million de personnes, dont 1 231 millions de personnes immatriculées dans le régime des TNS ; 139 000 immatriculés dans les autres régimes autres que TNS et 20 000 en cours d’immatriculation à la CNSS.
L’amélioration des conditions de travail des salariés agricoles est passée également par la diminution de l’écart entre le Salaire Minimum dans le secteur Agricole (le SMAG) et celui dans les autres secteurs (le SMIG). Dans ce cadre, et conformément à l’accord social signé fin avril 2022, avec les organisations syndicales du secteur, il a été procédé, en septembre 2022, à une augmentation de 10 % du SMAG. D’autres augmentations sont prévues dans la perspective d’aligner le SMAG sur le SMIG à l’horizon 2028.
Émergence d’une nouvelle génération de jeunes exploitants agricoles
Pour décliner l’axe d’encouragement d’une jeune génération d’exploitants, un chantier de valorisation d’un million d’hectares de terres collectives a été lancé en partenariat avec le Ministère de l’Intérieur pour la réalisation de projets d’investissement agricole au profit d’investisseurs, des ayants droit et des jeunes grâce à la mise en place d’une offre intégrée qui s’articule autour du soutien financier et l’accompagnement technique des porteurs de projets agricoles, notamment les jeunes, pour bénéficier d’accompagnements financiers notamment dans le cadre du programme « Intilaka » et des prêts garantis par l’État…
La finalité de l’émergence d’une classe moyenne passe également par le renforcement de la formation agricole, à travers un objectif de formation de 150.000 diplômés, dont 10.000 dans l’enseignement supérieur et 140.000 dans l’enseignement professionnel et par l’apprentissage ainsi que le doublement des investissements dans la recherche agricole.
Le développement d’une nouvelle génération d’organisations agricoles (coopératives, agrégation, nouveaux modèles d’organisations…) est engagé en parallèle, en vue d’atteindre un taux de regroupement de 25 % des agriculteurs.
Dans ce cadre, un partenariat pour un programme national de constitution de coopératives agricoles de nouvelle génération a été engagé entre les Ministères de l’Agriculture et du Tourisme, qui vise à créer 18.000 coopératives agricoles et entrepreneuriales, en mobilisant environ 1.100 conseillers agricoles d’ici 2030. À ce jour, plus de 1.175 coopératives agricoles ont été créées et près de 14.000 formations ont été réalisées au profit des agriculteurs, des femmes et des jeunes ruraux, dont le nombre a dépassé les 101.000 bénéficiaires.
À cela s’ajoute la mise en place de nouveaux mécanismes d’accompagnement à travers le lancement de projets d’agriculture solidaire de nouvelle génération sur près de 350.000 à 400.000 ha au niveau des zones vulnérables (zones de montagnes, oasis et zones arides), le renforcement du conseil agricole, l’introduction des nouvelles technologies et de la digitalisation des services agricoles au profit de près de 2 millions d’agriculteurs.
Accélération de la création de la valeur ajoutée agricole
Le second fondement de la stratégie Génération Green vise à assurer une pérennité au secteur agricole et la poursuite de sa dynamique de développement, en vue du doublement du PIB agricole pour atteindre 200 à 250 milliards de DH à l’horizon 2030 et des exportations (50 à 60 milliards de DH).
Pour atteinte ces objectifs, le ton est mis sur le développement et la consolidation des filières agricoles par une intervention plus ciblée sur l’amont agricole et une réallocation des efforts sur l’aval. Dans ce cadre, des contrats programmes de nouvelle génération pour le développement des filières agricoles ont été élaborés en concertation avec les fédérations interprofessionnelles et seront signés en marge du SIAM.
L’action des pouvoirs publics porte également sur la structuration et la modernisation des chaînes de distribution pour maximiser la valeur captée par les agriculteurs et améliorer la qualité des produits vendus aux consommateurs à travers la modernisation de 12 marchés de gros de fruits et légumes, la réhabilitation des souks, le renforcement des canaux de distribution et des plateformes de stockage.