Carburant : mauvaise surprise à la pompe, on vous explique pourquoi
Les prix des carburants ont connu une hausse le 1er septembre alors que les consommateurs s’attendaient à une baisse. Une hausse, plus prononcée du gasoil contrairement à l’essence qui garde une certaine stabilité, contraste avec la tendance baissière de ces dernières semaines. Faut-il craindre un retour aux tarifs de juillet dernier ? Eléments de réponse.
La surprise des automobilistes a été grande jeudi 1er septembre. Alors que l’on croyait les prix du carburant à la pompe sur une tendance baissière, le gasoil a augmenté de 1,02 DH chez plusieurs distributeurs. Dans la même foulée, l’essence, plus stable, garde encore son rythme avec de légères hausses, selon les différents points de vente. Mais pour combien de temps encore…
Une certitude, la crise énergétique que subit le monde en ce moment sur la disponibilité et le prix du gaz naturel y est pour quelque chose, nous explique Mostafa Labrak, directeur général d’Energysium consulting.
Approché par les Inspirations ECO, le spécialiste rappelle que, sur le marché international, le prix du gasoil a augmenté à 1200$/tonne, au lieu de 980 $/tonne, depuis début août. Sur la disparité des hausses entre l’essence et le gasoil, il souligne que ce dernier étant très demandé parce que considéré comme une alternative au gaz naturel pour la production d’électricité dans les centrales utilisant des générateurs. Un autre facteur expliquerait cette hausse de prix du gasoil.
Alors que l’automne commence à pointer le bout du nez, les États européens se plient en quatre pour approvisionner leur stock stratégique afin de se prémunir contre une éventuelle rupture de fourniture de gaz russe. La menace est réelle.
Les pays du Vieux Continent ont été de nouveau en état d’alerte après une interruption des livraisons via le gazoduc Nord Stream, mercredi, pour «travaux de maintenance dans un contexte de flambée des prix de l’énergie». La menace est plus réelle en France où le géant russe, Gazprom Export, a notifié mardi, à Engie, une suspension complète des livraisons de gaz à partir du 1er septembre jusqu’à réception de l’intégralité des sommes financières dues pour les livraisons.
Certains spécialistes voient dans cette mesure une riposte aux sanctions occidentales imposées au Kremlin, suite à «l’opération spéciale» lancée en Ukraine. Une guerre froide entre puissances dont l’issue reste pour l’heure incertaine.
Alors que les bombardements se poursuivent sur le champ de bataille, les Européens se préparent à de nouvelles sanctions contre la Russie qui n’exclurait plus de fermer le robinet à ses voisins qui soutiennent massivement Kiev.