Carburant : une nouvelle baisse attendue d’ici lundi
C’est une bonne nouvelle qui attend les automobilistes à la mi-août. Après des réductions symboliques les semaines précédentes, les prix des carburants vont connaître une nouvelle diminution dans les jours à venir. Alors que l’Exécutif ne peut agir que par le biais de la fiscalité pour faire baisser les prix, tous les regards sont braqués sur les stations Afriquia, à l’origine des plus importantes réductions jusqu’ici.
Les prix des carburants ont entamé une tendance baissière au Maroc depuis juin dernier. Une tendance qui se confirmerait dans les prochains jours, selon nos informations.
Après la baisse de 64 centimes par litre pour le gasoil et d’environ onze centimes pour l’essence, récemment au niveau des stations Afriquia de Casablanca, une bonne nouvelle attend les consommateurs.
S’il est encore trop tôt pour estimer le niveau de la baisse attendue, Mostafa Labrak, directeur général d’Energysium consulting, est convaincu que plusieurs facteurs laissent présager une diminution sur les prix des hydrocarbures d’environ 1 DH le litre pour le gasoil et 80 centimes pour le super mi-août.
«C’est encore une bonne nouvelle pour le consommateur, en espérant que cette tendance soit maintenue et la production à l’international également», espère l’expert en énergie pour qui les carburants en station-service sont impactés par les cours internationaux des produits raffinés, lesquels sont en baisse depuis fin juin.
En effet, le cours du gasoil est passé de 1.400$/tonne à 1000$ / t actuellement. Le dollar, par contre, a fortement augmenté sur la même période passant de 9,88 DH en juin à 10,32 DH aujourd’hui. Cependant, tout en restant proches de leur bas niveau, les prix du pétrole ont connu une légère hausse.
L’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) se voit optimiste et s’attend, dans son dernier rapport, à ce que les prix du pétrole brut se stabilisent au cours du second semestre entre 90 et 100 dollars le baril. Mais qui a le droit de réduire les prix des carburants au Maroc ? Le gouvernement n’intervient pas sur les prix et ne peut pas en imposer.
Les limites de l’Exécutif
L’Exécutif ne peut agir que par le biais de la fiscalité pour faire baisser les prix, étant donné que tout retour à la compensation est écarté. Même s’il le voulait, la remise en place de la subvention pour les carburants est déjà très lourde à supporter.
Elle est estimée à environ 60 milliards de dirhams annuellement par les temps qui courent. D’ailleurs, la ministre des Finances a précisé récemment que les priorités sont ailleurs.
D’abord, faire face à l’augmentation de la charge des produits subventionnés tels le sucre, le gaz butane et la farine et également le soutien ciblé aux transporteurs. «Cette année s’est ajoutée une subvention aux livres scolaires pour éviter une hausse de leur prix et adoucir le coût de la prochaine rentrée scolaire.
Également de nombreux programmes sociaux seront lancés avec un impact positif attendu, notamment au niveau de la santé», explique Mostafa Labrak. En revanche, les distributeurs, eux, sont libres de fixer les prix à leur convenance, le marché des hydrocarbures étant libéralisé. Toutefois, seule la concurrence entre les opérateurs peut réguler les prix pour rester dans le marché.
Au Maroc, la tarification des prix des produits pétroliers repose sur 61% du prix des carburants qui dépendent du marché international, tandis que 31% sont constitués d’impôts et de taxes. Le coût de distribution et les marges bénéficiaires forment le reste (8%).
Pour la nouvelle baisse à venir, tout porte à croire qu’elle sera à l’initiative des leaders du secteur, qui jusqu’ici sont à l’origine des baisses les plus importantes. Un positionnement qui s’explique facilement. Alors que d’après les chiffres du site spécialisé Global Petrol Price, le Maroc est l’un des pays au monde où l’essence est la plus chère, le premier en Afrique du Nord, et le deuxième dans le monde arabe, le Chef du gouvernement, propriétaire d’Afriquia, est pointé du doigt sur les prix à la pompe. Sur les réseaux sociaux, les hashtags appellant à faire descendre les prix à 8 DH le litre foisonnent. Tout porte à croire qu’Aziz Akhannouch a bien saisi le message.
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO