Date limite de consommation: les autorités sanitaires redoublent de vigilance
Pour éviter tout risque d’intoxication, les produits alimentaires préemballés comportent une mention indiquant la date limite de consommation (DLC). Cette mention, très importante, fait l’objet d’une attention particulière des autorités sanitaires. Comment ?
Viandes hachées conditionnées réfrigérées, pièces de viandes en l’état ou cuites conditionnées sous vide, produits de charcuterie cuits surgelés, lait pasteurisé conditionné, ou encore poissons frais réfrigérés et préemballés, jus de fruits frais conditionnés réfrigérés…
Plus de 78 produits microbiologiquement très périssables voient la réglementation relative à leurs conditions et modalités d’étiquetage renforcées par les autorités sanitaires. Suite à l’homologation, en juillet 2021, de la norme marocaine NM 08.0.088 portant sur la «traçabilité et sécurité des aliments, le management et hygiène et les recommandations pour la détermination de la durée de vie microbiologique des aliments », le Maroc verrouille les conditions et les modalités de leur étiquetage pour leur commercialisation sur son territoire, notamment ses exigences vis-à-vis des dates limite de consommation et des températures de conservation.
Comme constaté dans le Bulletin officiel n°7110 du 21 juillet 2022, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et son homologue de la Santé et de la protection sociale ont récemment signé conjointement l’arrêté n°1289-22 du 10 mai 2022 fixant la liste des produits microbiologiquement très périssables, leur date limite de consommation (DLC) et la température de leur conservation. L’apposition d’une DLC sur l’étiquetage des denrées alimentaires a pour objectif de faire connaître au consommateur la date jusqu’à laquelle ces denrées conservent leurs qualités organoleptiques, physiques, nutritives, gustatives, etc.
La DLC indique une limite impérative. Elle s’applique à des denrées microbiologiquement très périssables, et, qui, de ce fait, sont susceptibles, après une courte période, de présenter un danger immédiat pour la santé humaine. Fixée sous la responsabilité des professionnels au terme d’essais de vieillissement, la DLC est apposée sur ces produits sensibles issues des chaînes de production des entreprises œuvrant dans le secteur de l’industrie agroalimentaire.
À ce jour, 9.677 d’entre elles sont autorisées et régulièrement contrôlées sur le plan sanitaire par l’ONSSA. Pour redoubler de vigilance, l’office recommande aux consommateurs de s’assurer que les produits issus de l’industrie agroalimentaire portent sur leur étiquetage, le numéro de l’autorisation sanitaire de l’ONSSA pour les produits fabriqués au Maroc, ou le nom et l’adresse de l’établissement importateur pour les produits importés.
De nouveaux arrivants dans la catégorie des produits laitiers
Parmi les nouveautés introduites par l’arrêté n°1289-22, figurent les formages fondus (y compris à tartiner), les préparations à base de fromages fondus ou produits laitiers en tranche ou en portion, dont la date limite de consommation est fixée à 6 mois au maximum pour une température de conservation à spécifier par le fabricant. Ces trois produits intègrent la catégorie des produits laitiers.
Les exigences de la NM 08.0.088 intègrent le cahier des charges
En dehors de la liste des 78 produits très périssables listés en annexe de l’arrêté conjoint, «toute demande des professionnels en vue de modifier ou de compléter cette liste doit être accompagnée d’une étude relative à la détermination de la durée de vie microbiologique des produits concernés», souligne la décision.
Cette étude doit prendre en compte les exigences de la norme NM 08.0.088, à savoir les données relatives à l’historique des analyses microbiologiques réalisées ; la bibliographie scientifique et les études antérieures disponibles, le cas échéant ; les tests de vieillissement ; les tests de croissance ; ainsi que l’utilisation d’un modèle mathématique prévisionnel adapté au couple microorganisme/produit alimentaire considéré.
De nouvelles exigences qui ne figuraient pas dans le cadre réglementaire en vigueur jusqu’à présent en matière de conditions et modalités d’étiquetage des produits alimentaires périssables (arrêté n°440-01 du 26 février 2001 relatif à la durée de validité et aux conditions de conservation de certains produits, tel qu’il a été modifié et complété) et qui vient d’être abrogé avec la publication du nouvel arrêté n°1289-22 du 10 mai 2022 au Bulletin officiel n°7110.