Nouvelle charte de l’investissement: les recommandations d’un économiste
Le projet de la nouvelle Charte de l’investissement, dont les grandes lignes ont été présentées mercredi dernier devant le roi Mohammed VI, devrait tenir en compte de la réforme du climat des affaires et du rôle des Centres régionaux d’investissement (CRI), a indiqué l’économiste Larabi Jaïdi, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS).
« En amont et au-delà du cadre général de l’Acte d’investissement et des mesures spécifiques d’incitation aux régions et aux secteurs, la Charte d’investissement devrait tenir compte d’un ensemble de paramètres, notamment l’évolution de la réforme du Climat des affaires et le rôle des Centres régionaux d’investissement (CRI) dans la prise en charge de l’accompagnement de l’investissement à l’échelle des régions », a expliqué Jaïdi.
Il s’agit également des mécanismes de garantie pour les Très petites et moyennes entreprises (TPME), de la réforme du Code du travail, de l’investissement dans la recherche-développement, de la révision des dépenses fiscales allouées aux investissements, des aspects juridiques des conventions relatives à l’investissement étranger et la réglementation sur les passation des marchés publics et des contrats de gestion délégués tendant à moraliser la vie publique, a-t-il ajouté.
Et de soutenir que cette charte d’investissement suppose de veiller à la cohérence du cadre réglementaire avec l’ensemble des déterminants de l’environnement de l’investissement national, régional et international.
« Stimuler l’investissement privé à être plus dynamique invite à réfléchir à l’ensemble des mesures de soutien que les pouvoirs publics devraient prendre pour l’intensifier », a affirmé Jaïdi, notant que c’est la cohérence de l’ensemble de l’écosystème de l’incitation à l’investissement qu’il faudrait prendre en considération.
D’après lui, le lien très fort entre investissement et croissance incite à prêter attention aux déterminants de l’investissement afin de mieux comprendre quels dispositifs de politique économique seraient susceptibles de soutenir une progression soutenue de l’investissement privé.
Jaïdi a, par ailleurs, souligné le lien étroit entre l’investissement privé, la croissance et l’emploi, précisant que son intensité et sa qualité exercent une influence décisive sur la capacité de réaction de l’économie face aux changements de l’environnement mondial. « Un pays dont les entreprises investissent trop peu s’expose au risque de voir la compétitivité-prix de ses produits se dégrader et ses parts de marché se réduire ».
Et de conclure: « Nous sommes en attente de la réforme de la Charte de l’investissement depuis des années. Il faut espérer que son processus d’adoption ne prenne pas un temps long, que ses décrets d’application soient rapidement publiés ».