La crise du covid-19 a-t-elle affecté la dynamique des prix au Maroc ?
La crise du Covid-19 n’a pas affecté de manière significative la dynamique des prix au Maroc, reflétée par une légère hausse de l’inflation globale et une inflation sous-jacente stable, selon le dernier policy brief du Policy Center for the New South (PCNS).
L’inflation globale est passée de 0,9% en moyenne sur la période 2017 – avril 2020 à 1,4% en avril 2021, en raison essentiellement de l’accélération de la hausse des prix dans le secteur des transports à 9,5%, reflétant l’augmentation des cours mondiaux du pétrole, expliquent les deux auteurs du document Abdelaaziz Ait Ali et Uri Dadush, respectivement Economiste senior résident et Senior Fellow au PCNS. La hausse des prix des denrées alimentaires a été faible jusqu’en avril, puis s’est accélérée pour enregistrer une augmentation de 2,2% en glissement annuel, la plus élevée depuis la moitié de 2018, ajoutent les experts dans le document intitulé « La hausse de l’inflation est-elle un risque mondial? ».
Et de noter que l’inflation sous-jacente n’a pas évolué par rapport à la période d’avant-crise, oscillant autour de 0,9%.
Pour le cas du Maroc, « on pourrait dire qu’une augmentation modérée du taux d’inflation est souhaitable, offrant une plus grande marge de manœuvre à la politique monétaire », estiment-ils. Depuis 2009, l’inflation au Maroc a varié de près de 1%, bien en dessous du seuil de 2% enregistré de 2000 à 2009 avant la crise financière mondiale, rappellent les spécialistes, relevant que la décélération des prix a été associée à une baisse du taux de croissance à long terme de plus de 1 point de pourcentage. Les deux analystes estiment qu’une inflation faible, imprévue et persistante, peut faire monter les taux d’intérêt réels, réduisant ainsi la volonté d’investir. « Dans l’ensemble, une augmentation de 1% de l’inflation globale ou même de l’inflation sous-jacente n’aura pas d’implications négatives significatives au Maroc », conclut le document.
S.L. (avec MAP)