Déficit budgétaire de 42,6 MMDH à fin juillet
La situation des charges et ressources du Trésor à fin juillet 2021 fait ressortir un déficit budgétaire de 42,6 milliards de dirhams (MMDH), contre un déficit de 42,1 MMDH au titre de la même période de 2020, selon le ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration.
Cette situation devrait être analysée en tenant compte d’un effet de base lié à l’impact sur les recettes fiscales de l’arrêt brutal de l’activité en 2020, notamment durant la période du confinement, et d’un excédent de 9 MMDH à fin juillet 2020 du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Covid-19 recouvrant des ressources mobilisées de 33,7 MMDH et des dépenses de 24,7 MMDH, souligne le ministère.
Elle devrait également tenir compte du redressement de l’activité économique au 1er semestre 2021, en relation notamment avec la bonne campagne agricole, le raffermissement de la demande intérieure et le déroulement de la campagne de vaccination dans des conditions favorables, de l’assouplissement, durant les mois de juin et juillet 2021, des mesures de restriction sanitaires ainsi que du renchérissement des cours internationaux des produits énergétiques notamment le gaz butane.
Ainsi, les recettes ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, une hausse de près de 10,3 MMDH comparativement à fin juillet 2020 et un taux de réalisation de 58,2% par rapport aux prévisions de la Loi de finances (LF).
Les recettes fiscales ont affiché un bon comportement, à l’exception de l’impôt sur les sociétés (IS) qui a reculé de 10,5%, en relation notamment avec la baisse de l’activité en 2020, fait savoir le ministère, notant que globalement, les recettes fiscales se sont inscrites en hausse de 9,3%, enregistrant ainsi un taux de réalisation de 63,9%.
Cette augmentation des recettes fiscales, précise la même source, est de 14,1 MMDH (12,3%), si l’on tient compte de la contribution de solidarité affectée, en 2021, au Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale.
Pour leur part, les recettes non fiscales se sont inscrites en baisse de 614 millions de dirhams (MDH) attribuable au recul des fonds de concours (-3,6 MMDH). Cette baisse a été atténuée par l’augmentation de 1,9 MMDH des produits provenant des établissements et entreprises publics, notamment au titre des dividendes de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (+1,3 MMDH) et de l’OCP (+1 MMDH).
Par ailleurs, l’exécution des dépenses ordinaires fait ressortir une augmentation de 9,6 MMDH (6,9%) et un taux d’exécution de 60,8%. L’évolution de ces dépenses s’explique par la hausse des dépenses de biens et services de 6 MMDH, dont 4,9 MMDH au titre des dépenses de personnel, notamment sous l’effet des rappels (+2,7 MMDH) et des mesures de la 3ème tranche de l’augmentation des salaires décidée en 2019 dans le cadre du dialogue social, et à hauteur de 1,1 MMDH aux « autres biens et services ».
La charge de la compensation a augmenté, quant à elle, de 2,6 MMDH en liaison notamment avec la hausse du cours du gaz butane qui a atteint une moyenne de 547 dollars/tonnes ($/T). Les intérêts de la dette se sont inscrits en hausse de 1,1 MMDH, attribuable aux intérêts de la dette extérieure pour un montant de 699 MDH et à ceux de la dette intérieure pour 353 MDH.
Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire négatif de 12,2 MMDH contre -12,8 MMDH à fin juillet 2020, soit une amélioration de 635 MDH, relève le ministère. En ce qui concerne les dépenses d’investissement, les émissions ont atteint 39,4 MMDH, contre 36,3 MMDH un an auparavant.
Comparativement aux prévisions de la LF 2021, leur taux de réalisation s’est chiffré à 57,8%. Les comptes spéciaux du Trésor (CST) ont dégagé un solde excédentaire de près de 9 MMDH contre 7 MMDH à fin juillet 2020, indique le ministère, notant que les ressources des CST tiennent compte d’un montant de 3,5 MMDH correspondant au produit de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus, affecté au Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale en vertu de la LF 2021.
Compte tenu de ces évolutions et d’une réduction des opérations en instance de 14,4 MMDH, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de l’ordre de 56,9 MMDH, souligne la même source.
YB