Entretien avec Abdelkader Benbekhaled. Président régional de la CGEM – Rabat-Salé-Kénitra
Quel regard portez-vous sur la réforme du Bachelor ?
Le regard de la CGEM est positif vis-à-vis de ce cursus du Bachelor qui apportera, outre les compétences techniques, les soft skills : comment tenir une réunion, comment rédiger un rapport ou un compte-rendu, comment prendre la parole en public, comment recevoir et démarcher les clients… À cet égard, c’est à la CGEM d’apporter son expérience au niveau des universités et des écoles de commerce afin de combler les écarts constatés dans le cursus universitaire des lauréats, d’augmenter leur employabilité et de les mettre à l’aise dans leur phase d’intégration dans l’entreprise ou toute institution, tout projet d’entrepreneuriat.
Le secteur privé est critiqué en raison de la faiblesse de son accompagnement à l’université. Cette situation va-t-elle donc changer avec le nouveau système ?
La relation entre l’université et la CGEM existe depuis longtemps. Aujourd’hui, l’université a entendu l’appel des entreprises. Le Nouveau modèle de développement a recensé les lacunes et écarts constatés chez les lauréats qui sortent de l’université, des écoles d’ingénieurs… Le Bachelor vient corriger ces lacunes en intégrant des compétences managériales pour renforcer la formation des diplômés. On espère que l’apprentissage des soft skills commencera dès l’école primaire pour accompagner les élèves durant tout leur parcours académique.
Le problème de l’insertion professionnelle des lauréats des universités se résume-t-il uniquement au volet des soft skills ?
Non, il ne se résume pas uniquement à cette question. L’entreprise cherche des compétences techniques et voudrait bien trouver des lauréats ayant des soft skills. La plus grande valeur ajoutée du Bachelor est justement basée sur le renforcement des soft skills. En effet, l’aspect technique ne changera pas dans le cadre de cette réforme. Cependant, il y a lieu de souligner que le renforcement des soft skills permettra aussi d’améliorer les compétences techniques de l’étudiant. Celui-ci saura se vendre et aura une idée claire sur la manière avec laquelle il pourra tirer profit de ses compétences techniques. Cela lui permettra d’améliorer son employabilité.
Jihane Gattioui (avec Les Inspirations Éco)