MHE: « le covid a révélé la résilience de l’économie marocaine »
La pandémie du Covid-19 a révélé la résilience de l’économie marocaine et sa capacité d’innovation et de réactivité à toute épreuve, a affirmé, lundi, le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy.
« Nous avons tous été pris de court par la pandémie du Covid-19, au cours de laquelle l’économie marocaine a démontré sa capacité de réponse industrielle en termes d’innovation et de réactivité », a souligné M. Elalamy, à l’ouverture de la Semaine économique marocaine en Irlande, organisée sous forme de sessions webinaires, ouvertes aux opérateurs économiques des deux pays.
« Durant cette période, le Maroc a produit des masques, des respirateurs, des kits de prélèvement PCR et un test PCR 100% marocain », a-t-il relevé, rappelant que le Royaume a approvisionné plusieurs pays européens qui manquaient de masques, de visières et d’équipements de protection.
« Nous avons ensemble, et l’Europe et le Maroc, découvert que nous avons une forte dépendance en terme d’importations, et en particulier dans le domaine médical et paramédical », a-t-il fait observer.
Selon lui, la pandémie a toutefois accéléré « une évolution mentale », tant et si bien que, à l’instar d’autres pays, « nous avons réalisé pendant cette année dans le domaine digital à peu près cinq années de développement », ce qui laisse envisager l’avenir différemment.
« D’abord, nous réalisons que nous sommes capables de produire ce dont nous avons besoin, et de relocaliser chez nous un certain nombre d’activités stratégiques dans le domaine médical et paramédical », a-t-il poursuivi, précisant que si l’économie marocaine, de par son intégration à l’économie mondiale, a certes subi la pandémie, elle a néanmoins amorti le choc, à l’exception des secteurs de l’aéronautique et du tourisme.
Aujourd’hui, a-t-il fait observer, « nos partenaires sont en train d’accélérer les investissements au Maroc qui, bien avant la pandémie, a été une plateforme de production et d’exportation », à la faveur de sa stabilité avérée, sa position géostratégique dans le nœud des échanges mondiaux, sa proximité de l’Europe, et de la compétitivité de ses couts de production.
Ainsi en est-il du secteur automobile où le Maroc figure parmi les pays les plus compétitifs au monde, ou du textile-habillement qui opère depuis quatre ans un retour en force, après des années difficiles en raison de la concurrence chinoise, a-t-il dit.
M. Elalamy a mis l’accent sur la volonté du Maroc de décarboner l’ensemble de son industrie à la faveur d’une stratégie visant à réduire sa dépendance des énergies fossiles de 52% d’ici 2030.
Autant de secteurs où le Maroc est à l’avant-garde et que les investisseurs sont invités à prospecter, en mettant à profit les facilités offertes et les infrastructures disponibles, a-t-il soutenu.
Sur la même lancée, l’ambassadeur du Maroc en Irlande, Lahcen Mahraoui, a estimé qu’il était temps pour les deux pays de développer davantage leur coopération économique et industrielle, en capitalisant sur les accords commerciaux existants.
Pour accompagner l’élan de cette Semaine économique, il a proposé la conclusion d’un accord-cadre de coopération économique, industrielle et commerciale entre les deux pays, dans l’objectif de créer une base juridique de coopération, d’identifier les secteurs prioritaires et de fructifier les opportunités disponibles pour les investisseurs de part et d’autre.
De son côté, le ministre d’État irlandais chargé de la promotion du commerce, du numérique et la réglementation commerciale, Robert Troy, s’est félicité de la pertinence de cette rencontre virtuelle, émettant l’espoir de se rendre au Maroc dès que les conditions le permettent.
Il a dans ce sens annoncé l’ouverture, durant la deuxième moitié de l’année en cours, de l’ambassade d’Irlande à Rabat et la nomination d’un ambassadeur au Maroc, témoignant ainsi de « l’importance croissante du Maroc en tant que partenaire commercial, et de porte d’entrée vers l’Afrique de l’ouest et francophone en particulier ».
« L’ouverture d’une ambassade plus tard cette année marquera une nouvelle étape dans nos relations », a-t-il dit, ajoutant que la mission de cette chancellerie consistera à renforcer la présence de l’Irlande en Afrique et de contribuer à la promotion du commerce bilatéral et des investissements.
« S’investir dans des économies dynamiques comme celle du Maroc est une priorité pour l’Irlande », a-t-il assuré, mettant l’accent sur l’importance de bâtir sur les accords conclus entre le Maroc et l’Union européenne pour renforcer davantage les relations entre Rabat et Dublin.
Ont pris part à l’ouverture de ce «Virtual Morocco Week Brief», du côté marocain, Mehdi Tazi, vice-président général de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et Hicham Boudraa, directeur général de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE).
Du côté irlandais, cette rencontre a été marquée par la participation de Peter Finan, expert au sein du ministère irlandais du Commerce, des Entreprises et de l’Emploi, Ahmad Younis, Secrétaire Général et CEO de la Chambre de Commerce arabo-irlandaise, et Mike Hogan, directeur MENA à « Enterprise Ireland », l’agence gouvernementale chargée du développement et de la croissance des entreprises irlandaises sur les marchés mondiaux.
Cette Semaine économique virtuelle est organisée par l’ambassade du Maroc en Irlande, en collaboration avec « Enterprise Ireland », le ministère irlandais du Commerce, des entreprises et de l’emploi, et la Chambre de commerce arabo-irlandaise.
Destiné à présenter les secteurs clés de l’économie marocaine aux investisseurs irlandais, ce « Virtual Morocco Week Brief » se décline en une série de sessions de webinaires informatives, au cours desquelles les chefs d’entreprises irlandaises pourront assister aux panels de leurs choix pour de futures coopérations avec leurs homologues au Maroc. L’événement est axé sur les secteurs clés dans lesquels Enterprise Ireland a identifié des opportunités pour les clients irlandais au cours des prochaines années sur le marché marocain.
Il s’agit notamment de l’AgriTech, de l’industrie aéronautique, la logistique, les technologies propres, des sciences de la vie, l’éducation technologique et de la technologie financière.
S.L. (avec MAP)