Conseil d’administration de l’ONCF: ce qu’il faut retenir
L’Office National des Chemins de Fer (ONCF) a tenu son Conseil d’Administration, en mode visioconférence, sous la présidence du ministre de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Abdelkader Amara.
Les travaux de cette session ont été consacrés à l’approbation des budgets 2021, l’examen de l’état d’avancement des chantiers inscrits dans le cadre du Protocole d’Accord Etat-ONCF ainsi que des projets de développement du réseau ferré national, indique un communiqué de l’Office parvenu mercredi à la MAP.
A cette occasion, M. Amara a rappelé que ce Conseil se tient alors que le Covid-19 continue de frapper de plein fouet le monde entier, mettant à rude épreuve les systèmes sanitaires, économiques et financiers les plus robustes, soulignant toutefois que grâce à l’approche proactive de SM le Roi Mohammed VI, des mesures préventives et courageuses ont permis au Royaume de maintenir la situation sous contrôle et de se placer en pôle position dans la course vers la vaccination des citoyens, présageant l’imminence de la sortie de ce triste épisode pandémique.
Le ministre a signalé, selon la même source, que la crise sanitaire a eu de lourdes répercussions sur différents secteurs, dont celui des transports, de par les mesures préventives décrétées pour stopper la propagation du virus, imposant la limitation de la mobilité des personnes, relevant que le secteur ferroviaire n’a pas échappé à ces impacts.
L’ONCF a su faire montre de résilience, d’adaptabilité et poursuit fermement la mise en œuvre des préalables de la réforme de son modèle économique pour assurer une meilleure pérennité et soutenabilité à ce secteur vital, comme tracé au niveau du protocole d’accord régissant les relations Etat-ONCF pour la période 2019-2025, poursuit le communiqué.
Pour sa part, le directeur général de l’ONCF, Mohamed Rabie Khlie, a tout d’abord tenu à préciser que face à cette conjoncture exceptionnelle, l’ONCF a été amené à se réinventer et à innover pour progresser tout en s’engageant à agir autrement et plus efficacement vis-à-vis de ses parties prenantes.
Revenant sur les réalisations de l’année, M. Rabie Khlie a rappelé que 2020 avait démarré sur une croissance remarquable et à deux chiffres de l’ensemble de ses indicateurs d’activité Voyageurs, durant le premier trimestre (du 1er Janvier au 20 Mars), notant que pas moins de 8,8 millions de clients ont choisi le train pour leurs déplacements, soit +11% par rapport à la même période de l’année 2019, alors que les trains ONCF, tous types confondus, ont affiché une régularité globale de 95%.
S’agissant d’Al Boraq, le nouveau-né de l’offre ferroviaire nationale qui vient juste de souffler sa deuxième bougie, il avait entamé l’année avec tous les voyants au vert, a-t-il expliqué, notant que pour la seule période entre le 1er Janvier et le 20 Mars 2020, le nombre de ses clients a augmenté de 28% en comparaison avec l’année précédente et ses trains ont affiché plus de 97,4% de régularité.
Les autres composantes de l’offre voyageurs, aussi bien pendulaire qu’inter-city, avaient également démarré l’année 2020 sur un rythme de croissance très satisfaisant mais la malvenue de la crise sanitaire a freiné le trend haussier prometteur, enregistré au cours du 1er trimestre, impactant clairement les performances de cette activité, a ajouté la même source, précisant que l’enjeu a été pour l’ONCF de participer pleinement à l’effort de notre pays, dans sa lutte anti-covid, de respecter scrupuleusement les mesures sanitaires tout en limitant au maximum l’impact de la pandémie sur le secteur.
Quant à l’activité fret et logistique ONCF, au moment où la crise sanitaire de la COVID19 était en train d’impacter lourdement plusieurs secteurs d’activité, elle a pu globalement se démarquer en faisant preuve de plus de résilience et en enregistrant une amélioration soutenue de ses performances et en l’inscrivant dans une tendance haussière, indique le communiqué.
Pour répondre à la demande de ses clients, une organisation alliant continuité du trafic de marchandises et sécurité des circulations a permis aux trains fret de continuer à circuler à un rythme renforcé tout en enregistrant une amélioration notable de leurs indicateurs, en termes de nombre, capacité, consistance et régularité, a-t-on poursuivi.
Et d’ajouter que tous les moyens humains et matériels ont été mobilisés, dans le respect strict des normes sanitaires, pour assurer l’acheminement et l’approvisionnement entre autres, des produits de premières nécessités, vers les différentes régions du Royaume.
A titre d’exemple, pour la seule période entre le 12 mars et fin mai 2020, ce ne sont pas moins de 6 millions de tonnes de marchandises qui ont été transportées et 4400 trains de marchandises diverses et de phosphates ayant circulé avec plus de 12 points de gagnés en termes de régularité, a expliqué l’ONCF.
L’Office prévoit une baisse du chiffre d’affaires 2020 limitée à -30% grâce à la résilience des activités Fret et Phosphates, en faisant observer qu’il a engagé un plan ambitieux d’optimisation de ses charges ayant permis d’atténuer le poids de cette baisse du chiffre d’affaires.
En terme d’investissement, l’ONCF s’est limité à l’achèvement des opérations en cours, et aux projets de maintien de la sécurité et de la qualité de service.
S’agissant des budgets d’exploitation et d’investissements 2021, le Directeur Général a précisé qu’ils ont été élaborés en tenant compte des orientations de la circulaire du ministère des Finances en termes de relance économique post COVID19 et s’appuient sur les hypothèses de reprise progressive des activités Voyageurs, grâce notamment à la campagne imminente de vaccination ainsi que sur la continuité de la croissance pour les activités fret et logistique.
Ces budgets prévoient pour l’année 2021 un chiffre d’affaires de 3,1 milliards de DH et des investissements de 2,7 milliards de DH.
Le directeur général a tenu à rappeler les grandes lignes du plan de relance de l’activité ferroviaire, post Covid, qui sera essentiellement axé sur la réadaptation de la stratégie en tenant comptes des changements, l’accélération de la transformation digitale, la redynamisation des activités clés, le renforcement de la synergie du Groupe ONCF, la promotion d’un écosystème autour du ferroviaire et la rénovation de la chaîne de valeur industrielle, conclut le communiqué.
M.S. (avec MAP)