Economie

Cop22: le grand bilan de l’Alliance Marocaine pour le Climat

A l’issue de la COP22, l’Alliance Marocaine pour le Climat et le Développement Durable (AMCDD), après concertation avec les dynamiques de la société civile environnementale internationale (*), livre sa première analyse des résultats de ce sommet mondial pour le climat, qui vient de  clôturer ses travaux  à Marrakech. Voici le texte dans son intégralité.

« La COP22 a été marquée par une profusion des initiatives et de création des coalitions des acteurs non-étatiques, société civile, secteur privé, collectivités territoriales et parlementaires et les institutions financières nationales et internationales, dans tous les domaines d’adaptation et d’atténuation des effets du dérèglement climatique.

Les états qui ont ratifiés l’AP, doivent veiller à l’intégration de la budgétisation des NDCs dans les lois de finances et nous appelons les régions, les communes, les villes et métropoles à développer, leurs visions 2030, plans climat, et  préparer un pipeline de projets bien ficelés dans l’adaptation et l’atténuation sur la base des NDC, pour les soumettre aux financements aux différents fonds climat, en cohérence avec les orientations des décisions de la COP 22 et les dispositions de l’Accord de Paris,

Nous saluons les résultats du high level dialogue meeting pour l’agenda de l’action qui a constitué la première rencontre de dialogue entre acteurs étatiques et non-étatiques et qui a débouché sur le premier partenariat mondial de l’agenda de l’action, en appelant à d’avantage d’implication, des parties non-étatiques dans le processus de mise en œuvre de l’accord de Paris, tout en mettant à la disposition de la société civile, les informations et moyens nécessaires pour contribuer efficacement dans l’agenda des solutions et de l’action et dans le suivi des engagements des coalitions avec les parlementaires, afin de s’assurer de leurs transformation en actions concrètes sur le terrain.

Et pour une adhésion des différents acteurs  et une mobilisation plus forte de la population, en préparation de la COP 23, nous invitons les régions à poursuivre et développer l’organisation des  Pré-Cop régionales,

Nous invitons la Championne de l’agenda de l’action à accélérer la mise en place d’un mode de gouvernance de l’agenda de l’action, permettant la consolidation, le suivi et la comptabilisation des engagements de l’agenda d’action, pour réduire le gap de CO2 entre l’objectif 2°C et le scénario 3°C (sur la base de comptabilisation des INDC soumises) et dans la perspective de tendre vers la maitrise l’augmentation de température a moins de 1.5 degré C.

Des négociations en décalage avec l’urgence de prise décision pour la planète

Malgré que l’élection de Donald Trump ait marqué le climat des négociations lors de la COP22, nous nous réjouissons de la poursuite de la ratification de l’accord de Paris par plus dune dizaine de pays durant la période de de la COP22 et notamment par de nouveaux pays développés, tels que le Japon, l’Australie et l’Italie, et de l’irréversibilité du processus de lutte contre le changement climatique, telle qu’inscrite dans la proclamation finale de la COP22.

Les négociations à la COP22 ont abouti à la définition d’une feuille de route claire sur la période 2016-2018, pour la finalisation des mécanismes et des règles de mise en œuvre de l’accord de Paris. Des décisions ont été également prises en ce qui concerne, notamment, le renforcement des capacités.

Cependant, nous avons remarqué que les règles de transparence pour la mise en œuvre des NDCs n’ont pas été précisées et que des thèmes prioritaires tels que l’agriculture et l’eau ont été renvoyés à plus tard. En outre, du fait que les mécanismes de transfert de technologies climat n’aient pas été définis, la dépendance  technologique entre pays développés et pays non développés risque de s’accentuer.

Nous marquons la nécessité et l’urgence de lier les aspects économiques et sociaux des NDC (réduction de pauvreté et de chômage, infrastructures de base..), avec le processus de mise en œuvre de l’agenda 2030 relatif aux objectifs du développement durable et de mettre en place des instruments de mesure de l’impact des programmes NDC en matière d’ODD, notamment, sur le marché de l’emploi, pour permettre le lien entre développement et climat demandé par les pays du sud.

Nous appelons aussi, à une mise en place des lignes directrices et des dispositifs de transparence : communication sur l’atteinte des objectifs des NDC, transparence des instruments de financement définis dans l’AP, la mise en place d’initiatives de renforcement des capacités pour le financement des projets, …

Les dirigeants des États-Unis et de tous les états du monde doivent assumer leur responsabilité en contribuant à notre réponse collective à cette crise, en faisant le nécessaire pour une accélération des négociations lors de la prochaine COP présidée par les iles Fiji, accélération qui reste le seul moyen de sauver  les pays insulaires et africains entrain  de se noyer dans des océans d’eau et de sables.

Nous invitions les états des pays développés à surmonter rapidement les blocages vécus concernant les mécanismes  d’accès aux financement de l’adaptation des pays impactés pour s’orienter vers un modèle sans énergies fossiles, en faveur des énergies renouvelables, nous accueillons positivement le Climate Vulnérable Forum, groupe d’environ 50 pays qui se sont engagés à revoir et à améliorer leurs objectifs de réductions d’émissions en 2018 et à passer à 100% d’énergies renouvelables dès que possible.

Nous appelons les gouvernements à accélérer la transition énergétique de leurs économies et sociétés et démocratiser l’accès des citoyens, des ménages et des villes aux énergies renouvelables, à promouvoir l’efficacité énergétique et la levée immédiate des subventions des énergies fossiles.

L’urgence climatique, exige des pays du nord de déployer plus d’efforts, et des pays du sud d’améliorer et de garantir la stabilité leurs modes de gouvernance et de booster la coopération Sud Sud, mise en valeur lors de cette COP par les actions et annonces du Maroc et de la chine.

Excellente organisation de la COP22 et mobilisation exemplaire de la société civile

Nous soulignons avec fierté la satisfaction des membres des dynamiques de la société civile internationale de la qualité de l’organisation de la COP22 par le Maroc et le leadership du Royaume du Maroc ayant permis à l’Afrique de renforcer sa position et de porter sa voix durant la COP22.

Nous saluons la participation active de la société civile environnementale, à côté des autres dynamiques de la coalition marocaine pour la justice climatique et les organisations de  la société civile internationale, aux différentes activités de la COP22 : L’initiation et la participation à plusieurs initiatives et coalitions internationales de lutte contre les changements climatiques (CAN international, WWF, PACJA, Greenpeace, Réseau climat et développement …), l’exposition de solutions innovantes dans l’espace de la société civile à la zone verte, Marche de plus de 1000 jeunes scolaires, Marche de plus de 6000 acteurs de la société civile nationale et internationale, plusieurs side-events organisés dans les deux zones bleu et verte, Agoras et espaces des évènements parallèles, durant toute la période de la COP22, le suivi des négociations, …

Toutes ces activités sont le fruit d’un travail de longue haleine mené par l’AMCDD et les autres dynamiques de la société civile marocaine depuis plus d’une année, qui se réjouit de la grande mobilisation de la société civile africaine en souhaitant durant les prochaines COP, une participation plus renforcée de la société civile arabe ».


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