Economie

La Fondation Attijariwafa bank analyse les voies de la relance de l’économie marocaine

Dans le cadre de son cycle de conférences digitales « Echanger pour mieux comprendre », la Fondation Attijariwafa bank a organisé une rencontre autour du thème d’actualité « Conjoncture économique : quelles voies de relance pour le Maroc ? », disponible en ligne sur sa chaîne YouTube.

Ce septième rendez-vous virtuel a réuni un panel d’experts d’horizons diverses, à savoir, Hakim Marrakchi, Président de la Commission Fiscalité & Douane à la CGEM, Yassine Sekkat, Directeur Associé, Mckinsey et Saad Benwahoud, Directeur Général Adjoint en charge de la région Rabat – Salé – Kenitra, Attijariwafa bank. Sous la modération de Sara Rami, Journaliste et animatrice Radio, les invités ont passé en revue les divers impacts de la crise sanitaire sur les plans macroéconomique et sectoriel, notamment dans le tourisme, le BTP, l’aéronautique ou l’offshoring, etc.

Pour Sekkat, « cette crise revêt un caractère brutal inédit qui a provoqué de manière quasi-instantanée, une chute du PIB et des recettes d’exportation, ainsi qu’une hausse du taux de chômage et du déficit public. Ce qui a incité les pouvoirs publics et autorités monétaires à revoir à la baisse les pronostics de croissance. 

Cependant, dans ce contexte particulier, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne puisque les télécoms, les phosphates, l’agriculture et la santé font preuve d’une résilience notable. De même, certaines régions du Royaume s’en sortent mieux que d’autres ».

Au regard de ces différenciations sectorielles et régionales, les experts ont affirmé que le Maroc dispose encore de leviers de croissance appréciables qu’il gagnerait à activer pour peu que l’Etat soit stratège, et les opérateurs publics et privés fassent preuve de volontarisme. Ainsi, les réserves de change ont rarement été aussi élevées avec 300 milliards et la balance nette de devises s’est améliorée. Il est vrai que le déficit public est à 7% mais cela reste acceptable au regard de ce qui se passe dans les autres pays. Donc la marge de manœuvre budgétaire permet au Maroc de faire face à cette crise.

Toutefois, le crédit inter-entreprise atteint des niveaux inédits et les délais de paiement ne cessent de s’allonger. Le cumul des deux facteurs fait planer un réel danger d’asphyxie des PME qui constituent l’essentiel de notre tissu productif.

 « Cette crise nous rappelle que les trois- quart des marocains ne bénéficient toujours pas de couverture sociale. La décision de notre Souverain de généraliser certaines prestations sociales dans les 5 prochaines années est annonciatrice d’une révolution fiscale qui devra être basée sur la solidarité nationale. L’autre urgence concerne la redynamisation de l’offre Maroc. Pour cela, il faudra un dispositif d’aide à certains secteurs comme l’automobile et de soutien aux nouveaux secteurs. » explique Marrakchi.

Sur le plan financier et comme elles s’y sont engagées, les banques se mobilisent pour soutenir les particuliers et accompagner les entreprises, même si elles doivent aussi faire face à l’envolée des impayés qui pourraient frôler les 130 milliards de DH d’ici la fin de l’année.

 « En dépit de cette conjoncture difficile, nous sommes aux côtés de nos clients. J’illustrerai l’engagement de notre Groupe par l’importance des enveloppes attribuées aux TPME à savoir 6,2 milliards de DH sous forme de crédit Oxygène et de 7 milliards au titre de crédit Damane Oxygène, et ce à des conditions extrêmement favorables. A ce jour, notre banque a accompagné plus de 19 500 entreprises en majorité des TPME pour un montant global de 26 milliards de DH », explique Benwahoud.

Désormais, le véritable enjeu des prochains mois réside dans la préservation de l’emploi jusqu’à la sortie de crise. Pour cela, les panélistes préconisent des mesures de court terme pour renflouer la trésorerie des entreprises, mais aussi et surtout, des mesures structurelles de moyen terme pour doper leur compétitivité. Globalement, l’économie marocaine offre des poches de croissance encore inexploitées, liées notamment à la délocalisation, à l’énergie verte et au digital. Même les secteurs traditionnels comme le tourisme pourraient connaître un nouveau départ à l’issue d’une remise à plat de leur stratégie. De même, toutes les activités liées à la généralisation de la couverture sociale pourraient donner lieu à de nouvelles opportunités de création de valeur, tout en accélérant le processus de rattrapage social.

Pour relever ces nombreux challenges, les intervenants recommandent la résolution, de façon efficace et définitive, d’un certain nombre de freins identifiés à maintes reprises, tels que les lourdeurs administratives, les délais de paiement exagérés et les défaillances structurelles des secteurs de l’Education et de la Santé. Grâce au soutien d’un Etat volontariste et stratège, les opérateurs se disent prêts à rebondir en prenant des risques calculés pour conquérir de nouveaux marchés. Cette crise sanitaire qui s’est transformée en une crise économique sans précédent, devrait les amener à se remettre en question pour devenir plus performants et plus compétitifs au moment de la reprise.

À travers cette conférence-débat, la Fondation Attijariwafa bank démontre, une fois de plus, sa volonté de proposer des grilles de lecture constructives et des clés de compréhension d’une actualité complexe, en présence d’experts reconnus pour leur compétence, leur objectivité et leur parfaite connaissance du tissu économique national.


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