Les marques marocaines au cœur du débat à Casablanca
C’est sous le thème « Marques et environnement : quelles opportunités et quels engagements pour la COP22 ? » que l’Association Marocaine du Marketing et de la Communication réunissait, mardi 27 septembre à Casablanca, un panel d’experts environnementaux et de spécialistes marocains de l’innovation et du développement durable.
Une occasion de faire le point sur les initiatives des marques marocaines, à quelques semaines de la COP22, en présence de près de 200 cadres et dirigeants des secteurs publics et privés.
« Se mettre d’accord à Paris, passer à l’action à Marrakech »: c’est par ces mots que Abdelouahed Fikrat, Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement, a ouvert la conférence, qui s’inscrit dans le cycle des événements labellisés par la COP22.
Observateur des tendances et des pratiques des entreprises, le designer Hicham Lahlou considère que l’institutionnalisation de la RSE au sein des grandes entreprises démontre la possibilité de concilier le gain et la durabilité, la responsabilité et la croissance.
L’exemple de la LYDEC, présenté par son Directeur du Patrimoine, Saïd Azzaoui est riche d’enseignements. D’après lui, le développement durable contribue aujourd’hui à transformer positivement les métiers de l’entreprise, qui est amenée à mettre en œuvre des solutions innovantes de « smart water » pour améliorer sa performance tout en préservant les ressources d’eau. Comment ? Via l’installation de systèmes intelligents de gestion de l’eau, le traitement des eaux usées ou encore de création de bassins de rétention (tour à tour espaces verts et zones de ruissellement pour les crues et les inondations).
La préservation de la biodiversité est aussi au cœur des initiatives RSE de la société Autoroutes du Maroc. Nabil Moqaddem,, Chef de Service en charge de l’Innovation à « Autoroutes du Maroc », a réitéré l’engagement de la société de réduire toutes formes d’impact écologique et de rechercher les solutions techniques les plus respectueuses des paysages et du milieu naturel. Comme pour la LYDEC, la prise en compte des impératifs environnementaux amène progressivement ADM à muter de son métier historique de constructeur et d’aménageur d’espace, à un gestionnaire de territoire respectueux de la biodiversité.
« La volonté de s’inscrire dans la durabilité est une réelle opportunité de différentiation pour les entreprises « , selon Hicham Lahlou. Lucide, Hassan Bouchachia, modérateur de l’événement et éditeur du guide « Les Leaders de la RSE », questionne la difficulté de concilier le parti-pris de la marque, son positionnement, son exigence de rentabilité, et le territoire de la durabilité et du développement sociétal.
Il en appelle à la prise en compte des parties prenantes (stakeholders) et aux discours de preuve pour démontrer la matérialité des engagements. Un discours relayé par Karima Mkika, spécialiste environnementale et acteur associatif : la prise de conscience collective passe par l’affichage d’un volontarisme porté par l’action, la planification et l’engagement.
Youssef Chaqor, fondateur de la société Kilimanjaro, en appelle à cette prise de conscience et au changement des comportements : dans sa pratique quotidienne, il milite pour une pratique économe et responsable des ressources et une sensibilisation des consommateurs aux « ekogeste ». À travers son application mobile « Eko-Geste Dari », l’entreprise facilite ainsi le tri et la récupération des déchets ménagers en plus des huiles de friture usagées
Bien que son entreprise ait investi avec succès et rentabilité ce champ, Youssef Chaqor regrette que la plupart des marques n’anticipent pas la fin de vie de leurs produits et n’assument pas la responsabilité du recyclage de leurs produits après utilisation.
Khalid Baddou, Président de l’Association Marocaine du Marketing et de la Communication, fait de la COP22 une « occasion à ne pas rater de positionner le pays à l’avant-garde africaine de stratégies de développement durable », et de connecter la Marque Maroc à la RSE pour en faire « un pilier de la promotion du pays à l’international ».