Economie
Débat: l’inclusion numérique, thème central du deuxième cycle « Digital Act by Inwi »
Après un 1er cycle consacré au Mobile Money et à l’inclusion financière, le deuxième cycle «Digital Act by Inwi» qui a entamé sa première conférence ce vendredi 28 février traite de l’inclusion numérique sous le thème : «Inclusion numérique, une chance pour le nouveau modèle de développement»
Aujourd’hui, le sujet de l’inclusion numérique est au cœur des enjeux du développement des pays. C’est un sujet majeur qui mobilise tout autant les acteurs publics et privés. Il est encore plus important pour le Maroc dans le cadre du lancement de la réflexion sur son nouveau modèle de développement. De ce fait pour son deuxième cycle de conférences qui entre dans le cadre du Digital Act, l’opérateur des télécoms Inwi a choisi d’aborder la thématique «Inclusion numérique : une chance pour le nouveau modèle de développement». Des panélistes de renom ont répondu présents à cet événement animé par Hicham Bennani, directeur de publication du groupe Horizon Press.
Il s’agit notamment d’Amine Zarouk, président de l’APEBI, Maxime Topolov, expert en transformation digitale et fondateur de Code.Store, Hind Kabaili, SG de l’AUSIM et Tarik Fadli, PDG d’Algo Consulting Group. Engagement L’objectif de ces derniers était d’expliquer l’intérêt de l’inclusion numérique qui permet d’assurer au mieux la réussite du nouveau modèle de développement du Maroc. Ils ont également débattu du rôle et de l’impact de l’inclusion numérique sur la société et ont émis des recommandations susceptibles d’accompagner le nouveau modèle de développement national face aux enjeux et défis imposés par la transformation numérique mais avant tout que veut dire une inclusion numérique ? C’est un processus qui vise à rendre le numérique accessible à chaque individu et à lui transmettre les compétences numériques qui seront le levier de son inclusion sociale et économique. Il faut dire que le digital a modifié tous les usages à différents niveaux en fonction des pays. Les organisations humaines sont aussi impactées à tous les niveaux : du commerce, de la communication, de la santé, du divertissement…
Malgré un taux de pénétration très élevé dans le monde, le numérique provoque une distorsion, une sorte de fracture entre les personnes qui utilisent le digital et celles qui le subissent et qui en sont exclues (notamment dans les zones rurales). Ainsi sans engagement de la part du gouvernement et de plusieurs autres parties prenantes, notamment les opérateurs télécoms et les grandes entreprises, l’inclusion numérique ne peut pas être opérée dans un pays… Pour palier à ce gap, Maxime Topolov propose plusieurs axes ; pour lui, il faut «former mieux et différemment les exclus, les circuits classiques des grandes écoles ne suffisent plus ! Il faut aussi recruter différemment, ceci passe par des changements structurels au sein des entreprises». L’inclusion numérique passe par le business, dans ce sens ce dernier insiste sur le fait que les appels d’offres doivent être plus ouverts pour donner plus de chances aux jeunes pousses (startups) d’accéder aux marchés qu’ils soient publics ou privés. Tarik Fadli partage la même opinion, pour lui «en termes d’inclusion, il faut avoir une approche endogène à la digitalisation de notre société. Instaurer une culture digitale commence par le système éducatif».
De son côté, Amine Zarouk, président de l’APEBI a partagé la stratégie de l’association dans le domaine de l’inclusion numérique, pour lui «le numérique est un moyen à mettre en place pour que le citoyen marocain bénéficie d’une inclusion financière et sociale». Pistes d’amélioration De ce fait et afin d’implémenter une inclusion numérique en bonne et due forme, Hind Kabaili, SG de l’AUSIM a exposé sa recette. Pour cette dernière, le plus important est de passer par la conduite du changement car in fine l’objectif est de créer de la valeur ajoutée pour l’économie nationale et pour la population. En premier lieu, elle explique qu’«il faudrait équiper les citoyens d’une culture digitale en donnant accès à une infrastructure réseau haut débit qui couvre tout le royaume et les former au b.a.-ba du digital. Ensuite, il faudra penser à inclure tous les nouveaux métiers qui émergent avec l’évolution du digital pour faciliter l’innovation. Enfin, il s’agit de former des leaders capables de prendre des décisions pertinentes et mettre en place de vraie stratégies numériques». En effet, les compétences numériques sont devenues essentielles pour le développement d’un pays. La transformation numérique nous concerne tous dans nos activités quotidiennes, elle concerne les métiers, l’expérience client mais aussi les produits.
Sanaa Raqui (Les inspirations Eco)