Economie

Malgré la crise, le groupe Zara affiche une forme étincelante

Tiré par la locomotive mondiale Zara, le florissant groupe espagnol Inditex a tenu bon malgré la crise, grâce à la méthode de production originale qui a fait son succès, mais aussi à une implacable expansion internationale et sur Internet.

Les résultats du premier groupe espagnol en termes de capitalisation boursière au 1er semestre 2016, prévus mercredi, sont très attendus après une année 2015 spectaculaire, marquée par un bond de 15 % du bénéfice net.

Le 8 septembre, l’action du groupe a grimpé au point de permettre au fondateur Amancio Ortega de devenir pendant quelques heures l’homme le plus riche du monde, devant l’Américain Bill Gates.

La success-story d’Inditex a commencé en 1975 avec l’ouverture du premier Zara à La Corogne en 1975. « Inditex s’est singularisé par un business model totalement différent du reste de l’industrie textile », qui lui a donné « une grande agilité » pour faire face aux périodes de crise, explique Patrick Biecheler, responsable pour l’Espagne du cabinet d’analyse Roland Berger. Repéreurs de tendances, stylistes et logiciels d’analyse des ventes permettent à Zara de coller au plus près du goût des consommateurs.

Ce travail effectué en amont permet ensuite à l’entreprise de passer commande à des usines sous contrat exclusif. Ces dernières relativement proches du siège en Galice (Espagne, Portugal, Maroc et Turquie) fabriquent 60 % de la production et robes et manteaux peuvent être en rayon deux semaines après leur conception. Le grand concurrent suédois H&M commande, lui, ses modèles six mois à l’avance à ses fournisseurs en Chine.

Malgré des coûts de production plus élevés, le système Zara permet d’éviter les stocks. « Si quelque chose ne se vend pas, ils arrêtent de le produire », explique Rosario Silva, professeur de stratégie d’entreprises à l’IE Business School de Madrid. Cette flexibilité a permis de résister à la baisse des ventes au plus fort de la crise espagnole. En revanche, pour ce qui est des pièces basiques, elles sont produites ailleurs, notamment en Asie. C’est ce qui a notamment valu à Zara, comme à d’autres groupes, d’être accusé de légèreté en termes de respect du droit du travail, notamment au Brésil, en 2015.

Malgré cela, l’image de Zara se porte bien et l’entreprise n’a pas besoin de faire de la pub. « Ils considèrent leur modèle de commerce suffisamment attractif en soi. Ils ont des boutiques bien situées, bien conçues et les clients savent qu’il y aura des nouveautés toutes les semaines », résume Rosario Silva. La même méthode est employée dans les sept autres marques du groupe (Massimo Dutti, Oisho, Bershka, Stradivarius…).

Zara, présent dans 91 marchés et employant 152 000 personnes dans le monde, ne s’est pas cantonné à l’Espagne, dont la part dans les ventes globales a chuté en 10 ans de 45 à moins de 20 %.

(avec AFP)


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