Rapport de la Cour des comptes: contes et mécomptes courants
La Cour des comptes présidée par Driss Jettou a publié, mardi 29 mars dernier, son rapport annuel tant attendu au titre de l’année 2014.
La version intégrale a été publiée en arabe et contient 306 pages, alors que la synthèse des faits saillants en français ne comporte que 162 pages.
Le rapport fait la Une de pratiquement tous les quotidiens de ce jeudi 31 mars et chacun y va de sa propre grille de lecture et de ses commentaires.
Pour Al Akhbar, le rapport révèle 188 opérations d’audit. 5 dossiers ont été transmis à la justice pour des délits financiers et deux autres relèvent du pénal. Par ailleurs, les dysfonctionnements touchent les différents services et départements du ministère de l’équipement, des transports et de la logistique, avec à leur tête la direction des transports routiers et de la sécurité routière (DTRSR).
Le dossier de cartes grises souffre de défaillances
Le rapport souligne que cette direction souffre notamment d’insuffisances et de manquements en raison du retard pris dans la mise en œuvre de la réforme. Les dysfonctionnements touchent en particulier le système d’immatriculation: le traitement des dossiers de cartes grises souffre de défaillances relatives à la visite technique.
Le rapport épingle également la mise en œuvre du contrôle automatisé qui connaît aussi des anomalies liées à l’’organisation et à la gestion des centres d’immatriculation. Autre point soulevé, l’enseignement de la conduite et l’examen pour l’obtention du permis de conduire: la mise à niveau de cet enseignement rencontre des difficultés pour sa mise en œuvre. Idem pour la profession de moniteur.
Un budget de près de 115 milliards de centimes
Al Akhbar s’est également intéressé au chapitre consacré au ministère des affaires étrangères et de la coopération, notamment la gestion budgétaire et comptable des postes diplomatiques et consulaires. Ainsi, ce ministère s’est vu allouer un budget de près de 115 milliards de centimes, au titre de l’exercice 2013, hors salaires du personnel titulaire, soit 4,5% du budget total du ministère. Le rapport a relevé en particulier un retard dans la délégation des crédits qui peut atteindre 7 mois, des reports importants et répétitifs des crédits d’investissement, ou bien l’application d’un taux préférentiel pour les salaires et de l’indemnité journalière de séjour sans base réglementaire.
Les autres anomalies et dysfonctionnements relevés par la Cour des comptes au sujet du ministère des affaires étrangères concernent la non récupération de la TVA par certains postes diplomatiques et consulaires à l’étranger, sans oublier le chapitre des ressources humaines avec l’absence de procédures pour le recrutement d’agents locaux ou un texte les régissant.
Pour sa part, le quotidien Akhbar Al Yaoum indique sur sa Une du jour que « Jettou met à nouveau le doigt sur les scandales touchant des institutions publiques et des collectivités locales ». Le rapport épingle enfin la Société Al Omrane Tamesna qui a programmé la construction de 51.000 logements pour n’en réaliser que 15000.