Le prix du carburant au Maroc est le plus cher du monde arabe
Benkirane et ses compagnons ne cessent de chanter la réussite du gouvernement. Ils veulent même présenter un bilan de leurs actions. Mais, il suffit de passer par une station-service pour comprendre que ce gouvernement a échoué sur toute la ligne.
Le site Global Petrol Price a publié récemment une étude comparative des prix des hydrocarbures dans le monde. Pour la zone d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, les prix à la pompe au Maroc sont considérés comme les plus élevés, puisqu’ils atteignent en moyenne, 1.07 dollars le litre.
Ce niveau n’est atteint que par la Syrie et dans une moindre mesure par la Jordanie, à cause de la crise qui secoue la région, alors qu’en Algérie et en Tunisie, les prix sont respectivement de 0.28 et 0.78 dollars.
Le prix au Maroc suscite plusieurs interrogations. En effet, durant le quinquennat du premier ministre Abbas El Fassi, le prix du baril dépassait 100 dollars, mais au Maroc, le carburant était commercialisé aux environs de 7.30 dirhams. Bien entendu, la caisse de compensation entrait dans ce jeu et régulait le prix à la pompe.
Sous le gouvernement de Benkirane, les prix des carburants affichent une arrogance qui va au-delà de 9 dirhams pour le diesel et près de 11 dirhams pour l’essence, alors que le baril était tombé jusqu’à 25 voire 30 dollars, pour se stabiliser ces derniers temps autour de 46 dollars.
C’est paradoxal, d’autant plus que le marché a été libéré, ce qui devait entraîner le jeu de la concurrence qui aurait dû faire fléchir les prix. Rien de tout cela ne s’est produit. Au contraire, et malgré les assurances peu crédibles du ministre El Ouafa, les prix continuent à défier le consommateur. Ce qui a fait dire à l’économiste Aziz Akesbi que ce secteur connaît plus qu’un monopole, c’est d’oligopole qu’il s’agit. Dans une déclaration au quotidien Akhir Saâ, Akesbi conclut que les quatre sociétés qui contrôlent 80% du marché s’entendent entre elles pour que les prix, malgré une légère différence, leur laissent des marges importantes.
Ainsi, selon Akesbi, les Marocains paient un dirham de plus pour le carburant que ce qu’ils doivent payer en réalité. Et de s’interroger sur les conséquences d’une brusque augmentation du prix du baril, à l’international, sur le pouvoir d’achat des Marocains.
D’ailleurs, dit-t-il, cela devrait arriver tôt ou tard, lorsque les querelles géopolitiques entre certaines puissances cesseront.
T. J.