Les détails du rapport annuel de Bank Al-Maghrib
Le roi Mohammed VI, a reçu, vendredi au Palais Royal à Tétouan, M. Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, qui a présenté le rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2015.
M. Jouahri a indiqué que l’économie nationale en 2015 a enregistré un taux de croissance de 4,5%, à la faveur d’une campagne agricole exceptionnelle. En revanche, le rythme de progression de la valeur ajoutée des secteurs non agricoles est resté lent, ce qui n’a pas manqué d’impacter le marché du travail. En effet, le nombre de postes créés est demeuré relativement limité et le taux de chômage est ressorti à 9,7%. S’agissant de l’évolution des prix, l’inflation s’est établie à 1,6%.
Au niveau des équilibres macroéconomiques, Wali Bank Al-Maghrib a précisé que la situation a poursuivi son amélioration, favorisée notamment par le repli des cours des produits énergétiques. L’année s’est ainsi soldée par une baisse du déficit budgétaire à 4,4 pc du PIB et du déficit du compte courant à 2,2% du PIB. Cette amélioration, conjuguée à l’afflux important d’investissements directs étrangers, a contribué à une hausse sensible des réserves de change, a précisé M. Jouahri.
Ce renforcement des réserves, a-t-il souligné, a induit une importante baisse des besoins de liquidités des banques, amenant Bank Al-Maghrib à réduire le volume de ses interventions sur le marché monétaire, tout en poursuivant sa politique monétaire accommodante. Elle a en particulier continué la mise en œuvre de son programme de soutien au financement des très petites, petites et moyennes entreprises.
M. Jouahri a indiqué, par ailleurs, que dans le cadre de la transposition de la nouvelle loi bancaire, la Banque centrale a finalisé une grande partie de la réglementation y afférente, y compris celle relative à la finance participative.
Le Wali de Bank Al-Maghrib a ensuite affirmé que, « grâce aux orientations judicieuses de Sa Majesté le Roi et à Ses initiatives, le Maroc dispose aujourd’hui d’une infrastructure institutionnelle, économique et sociale conséquente qui lui a permis une nette accélération de la croissance et des avancées notables sur le plan du développement humain ».
Toutefois, le rythme du progrès, a-t-il ajouté, s’est inscrit ces dernières années dans une tendance baissière, comme en témoigne l’atonie des activités non agricoles et de l’emploi, ce qui amène à la question relative à la capacité du modèle de développement marocain à continuer à répondre aux besoins et aux aspirations des citoyens. C’est cette même interrogation qui a été au centre du discours du Trône de juillet 2014, appelant à une nouvelle approche dans l’élaboration des politiques publiques plaçant le capital immatériel au centre des priorités.
A cet égard, M. Jouahri a souligné que le Maroc a besoin de réexaminer son modèle de développement et la manière avec laquelle sont conçues et mises en œuvres ses politiques publiques. Pour cela, il propose de s’orienter vers l’adoption de la planification stratégique en tant qu’approche assurant une vision globale et cohérente.
Par ailleurs, Wali Bank Al-Maghrib a souligné que le choix de l’ouverture adopté par le Maroc, conforté par l’orientation éclairée de Sa Majesté le Roi vers la diversification des partenariats du Royaume, nous amène à opérer une transition graduelle vers la flexibilité du régime de change.
Cette transition, a-t-il affirmé, devra améliorer la capacité de l’économie marocaine à absorber les chocs extérieurs, tout en consolidant la confiance des partenaires étrangers. Elle permettra également à la politique monétaire d’opérer le passage au ciblage d’inflation, rehaussant ainsi sa contribution au développement économique.
Wali Bank Al-Maghrib a ensuite appelé à accélérer les réformes structurelles en cours, en premier lieu celle du système de l’éducation et de la formation ainsi que celle relative à la justice. Il a ajouté que la fragilité qui caractérise le marché de l’emploi milite pour que la problématique de l’emploi soit hissée parmi les priorités nationales, tout en veillant à décliner la stratégie élaborée dans ce domaine en dispositifs et programmes efficaces.
Enfin, M. Jouahri a souligné que pour relever les grands défis auxquels le Maroc fait face, il est primordial de renforcer le front interne et de placer les enjeux stratégiques au-dessus des considérations d’ordre politique ou catégoriel. Ce n’est qu’ainsi, a-t-il affirmé, que le Royaume pourra réaliser ses ambitions, en particulier celles d’assurer de meilleures conditions de vie à sa population et des perspectives prometteuses à sa jeunesse.
(avec MAP)