Régime de change: le rapport qui contredit Bank Al-Maghrib
Le nouveau régime de fluctuation du dirham est entré en vigueur ce 15 janvier. La banque américaine J.P.Morgan vient de faire une analyse qui contredit toutes les prédictions données jusqu’au jour d’aujourd’hui.
Tout d’abord, la banque affirme dans un rapport publié ce 16 janvier que le dirham devrait subir « une dépréciation de 7% du dirham par rapport au panier, au cours des 12 prochains mois », mais en précisant toutefois qu’il n’y a pas de cas de sous-évaluation ou de surévaluation à moyen terme pour le dirham actuellement.
Ces affirmations s’avèrent être incompatibles avec ce qu’avait prédit Bank Al-Maghrib. Car les prix actuels du marché ne concordent pas avec cet enchaînement graduel des événements, notamment parce qu’il n’est pas évident que le dirham soit nettement surévalué aux niveaux actuels et que les autorités passent au nouveau système dans un environnement économique mondial relativement favorable, précise le rapport.
Cette deuxième affirmation qui se base sur l’environnement économique contredit le FMI cette fois-ci, qui avait a jugé que « les conditions économiques du Maroc offrent une opportunité « unique » d’évoluer de manière ordonnée vers la flexibilité de la monnaie.
Mais le constat apporté par J.P.Morgan n’est pas tout noir, car il considère que la banque centrale marocaine va maintenir le panier actuel (± 2,5% par rapport au panier central par rapport au panier de devises) pendant un certain temps (probablement pas moins de deux trimestres) avant de passer aux prochaines étapes.
Cette flexibilité qui s’est faite grâce à la surévaluation de la bande de fluctuation de ±2,5% à ±0,3% auparavant, sera graduelle et cette bande s’élargira d’autant plus, conduisant éventuellement à un flottement géré. Mais qui n’empêchera pas Bank Al-Maghrib d’intervenir sur le marché des changes via des enchères de devises, des swaps et d’autres mécanismes pour s’assurer que le dirham ne fluctue pas au-delà des limites de la bande.
Faiza Rhoul