Hassan Hajjaj, « Maître marocain du Pop Art » encensé par Le Monde
« M », le Magazine du journal Le Monde braque les projecteurs sur Hassan Hajjaj, l’une des figures majeures de l’art contemporain marocain, qui présentera du 11 septembre au 17 novembre prochains sa première rétrospective en France, à la Maison Européenne de la Photographie (MEP), le temple de la photographie à Paris.
« Hassan Hajjaj ou le pop art à la marocaine », titre l’hebdomadaire français dans un article qui dresse le portrait ainsi que le parcours atypique de celui qui « a tiré le portrait de Madonna à la mode berbère, détourné logos de marques et objets du quotidien, et fait sensation avec une ligne de blousons brodés ».
« Certains modeux s’arrachent ses vêtements excentriques. Les célébrités se font tirer le portrait dans son riad de Marrakech. Les marques de streetwear réclament sa griffe kitsch à souhait. A partir du 11 septembre, Hassan Hajjaj, créateur maroco-britannique de 58 ans, expose quelque 300 clichés à la Maison européenne de la photographie (MEP), ainsi que, à l’invitation de la RATP, une trentaine d’images dans les rames du métro parisien. Un mix d’Orient et d’Occident qui fait valser les catégorisations souvent étanches de l’art, de la mode et du design », écrit le journal.
« L’air de rien, le hip-hopeur quasi sexagénaire a inventé une nouvelle forme de post-colonialisme, haute en couleur et décontractée », relève Le Monde. Au début des années 2000, les sourciers de l’art ont commencé à s’intéresser aux artistes du monde arabe. « Et ils ont mis la main sur lui ».
Porté par les galeries Rose Issa Projects et The Third Line, Hassan Hajjaj commence à conquérir Londres et Dubaï. En 2016, ses Gnawa Bombs, blousons en soie réversibles, ornés d’un côté de broderies traditionnelles et de l’autre de portraits, lancés avec le créateur Amine Bendriouich, font sensation chez Colette, à Paris, souligne le journal.
L’année suivante, il photographie l’acteur Will Smith et signe la couverture du New York Magazine avec la rappeuse Cardi B. Depuis, il a immortalisé Madonna, grimée en beauté berbère, Jessica Alba et Gad Elmaleh.
Mais à la MEP, Hassan Hajjaj s’est gardé de montrer des célébrités, autrement « le musicien gnaoua ou la jeune fille au henné seraient passés inaperçus ». Car son but est de toucher avant tout l’homme ou la femme ordinaire, d’origine arabe ou africaine, qui « peut s’identifier avec des images qui ne représentent pas que des jeunes blonds », relève le journal français.
A l’occasion de la Troisième Biennale des photographes du monde arabe contemporain, la Maison Européenne de la Photographie présente du 11 septembre au 17 novembre prochains, la première rétrospective en France de l’artiste Hassan Hajjaj.
Cette rétrospective retrace plusieurs années du travail de cet artiste autodidacte qui ne se fige dans aucun genre ni aucune forme et qui a réussi à se faire un nom sur la scène mondiale. Nombreuses séries photographiques, mais également des installations, des vidéos, du mobilier et des éléments de décoration vont meubler la rétrospective de cet artiste qui vit à cheval entre Marrakech et Londres où il a exposé à la prestigieuse Somerset House.
Ses oeuvres ont été également exposées dans de grandes galeries et musées du monde comme le Brooklyn Museum et le Los Angeles County Museum of Art aux Etats-Unis ou encore le Victoria & Albert Museum au Royaume-Uni.
Né en 1961 à Larache au Maroc et londonien depuis 1973, Hassan Hajjaj vit et travaille entre les deux pays. Il est autant influencé par les scènes culturelles et musicales londoniennes, que par son héritage nord africain. Son univers artistique traduit ainsi sa capacité à créer des ponts entre ces deux cultures, en faisant se croiser les styles, les univers et les icônes.
La rétrospective à la MEP souligne les sujets principaux qui se lovent au cœur du travail d’Hassan Hajjaj : son intérêt pour l’univers de la mode et du vêtement ainsi que ses contradictions ; son point de vue critique et décomplexé sur la société de consommation ; les questions de tradition et d’identité, ou bien encore le quotidien des gens qu’il côtoie, amis ou inconnus croisés dans la rue au Maroc ou ailleurs.
Cette exposition intègre le parcours de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain, initiée en 2015 par l’Institut du monde arabe et la Maison Européenne de la Photographie.
S.L. (avec MAP)