Les chiens aboient, la caravane passe
Par Réda El Hamadi
Loubna Abidar a une nouvelle fois réalisé une sortie remarquée dans un média français. Elle a a déclaré que « Dans le monde arabe, une femme qui s’assume est vue comme une prostituée ».
Il n’en a pas fallu plus pour que la toile marocaine s’enflamme et cette fois-ci, même les défenseurs du film de Nabil Ayouch en ont eu assez et ont descendu en flamme celle qui incarnait Noha dans son opus.
Que cette dame ait une si piètre image des femmes arabes est à la limite compréhensible vue sa vacuité intellectuelle mais que des médias français « sérieux » l’invitent en prime time pour discuter de son autobiographie, commandée à un nègre soit di en passant, m’échappe complètement.
Je n’en veux pas à Abidar, elle a trouvé le filon pour se la couler douce en France ; j’en veux aux médias français friands de n’importe quel énergumène qui dit du mal du Maroc, surtout si cette personne est assez jolie et que le sexe est omniprésent dans son discours.
D’ailleurs, la manière dont Abidar est exposée par ces « journaleux » rappelle étrangement ces cartes postales de l’époque coloniale française où on exposait les femmes mauresques dénudées, les seins à l’air et le regard vide, comme si Abidar faisait office de curiosité qu’on met en avant pour assouvir le fantasme d’une société française avide de donner des leçons de démocratie aux autres nations.
La relation qu’on entretient avec la France est malsaine: plus de soixante ans après notre indépendance, certains marocains continuent à regarder en direction de la métropole et à attendre des signes approbateurs de nos anciens « protecteurs ».
Le Maroc a fait un grand pas vers la démocratie et continue tant bien que mal sur ce sentier ; nous devons juste ne pas oublier tout le chemin parcouru et surtout relativiser l’impact de tout ce qui nous arrive de l’hexagone, que ça soit le cas comme avec Abidar ou des simili-reportages portant sur la personne de Sa Majesté le Roi ; car comme le dit si bien la formule consacrée: les chiens aboient, la caravane passe…