Chroniques
Merci Zaki…et pardon!
par Hicham Bennani
Il aura fallu que Zaki parte entraîner un club chez le voisin algérien pour qu’il manque aux Marocains. Il aura fallu que Zaki remporte la Coupe d’Algérie et soit adulé par les Algériens pour qu’on l’applaudisse chez nous. Il aura fallu que Zaki demande carrément au Premier ministre algérien de rouvrir les frontières avec le Maroc pour qu’on le traite d’ambassadeur du Royaume. Il aura fallu qu’il pose avec un enfant handicapé pour que nous soyons fiers de lui.
La nouvelle génération ne s’en souvient sans doute pas, mais Baddou Zaki a pourtant été un très grand gardien de but dans les années 80. En 1986, il a fait un match héroïque contre l’Allemagne en Coupe du monde. Tous ceux qui ont assisté à cette rencontre s’en souviennent encore et ressentent des frissons.
Et après une énorme carrière, il a repris du service en tant qu’entraîneur. On retiendra bien évidemment sa Coupe d’Afrique 2004 où il a échoué de peu en finale, contre la Tunisie, pays organisateur. Depuis cette fameuse finale, et le parcours des Lions de l’Atlas, jamais l’équipe nationale n’a fait vibrer ses supporters et ne s’est montrée autant à la hauteur. Plus de dix ans donc. Une éternité.
Et après. Zaki a continué à coacher des clubs. Il a même été rappelé en équipe nationale après les échecs cuisants de ses successeurs. Mais lui a-t-on réellement donné les clés pour réussir? Lui a-t-on laissé un peu de temps? La réponse est non.
Zaki est parti. Il a même été en Algérie pour avoir la paix. Il aura donc fallu tout cela pour comprendre, à nouveau, qu’il est unique en son genre. Il n’en tiendra pas rigueur à certains Marocains qui l’ont critiqué, conspué et donné pour mort. Mais ce qui ne tue pas rend plus fort. Zaki est de retour et il aime son pays. Que personne n’ose plus en douter! Même d’un iota. Bon retour au bercail Badou Zaki et bon vent pour la suite!