Hommage de Jalil Bennani à Taoufiq Jdidi
À la suite de la disparition de Taoufiq Jdidi, ex-rédacteur en chef du Site info, nous avons reçu cet hommage de Jalil Bennani, psychiatre, psychanalyste.
Tu demeures parmi nous Si Taoufiq
« Les morts ne sont pas morts », nous dit le médecin-poète Birago Diop. Ceux qui nous ont quittés nous reviennent à travers des visages, des mots, des lieux, un événement, une date… « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis », nous dit encore le poète. Nous ne les voyons plus mais nous continuons à ressentir leur présence. Ils demeurent dans notre mémoire.
Lorsqu’on perd un proche, un parent, un ami, un collègue, les mots ne suffisent pas. Les mots ne peuvent pas exprimer toute la peine et la douleur que nous ressentons. La stupeur est d’autant plus grande que la disparition est brutale. On la ressent comme une injustice. On cherche des explications, pour essayer de lui donner un sens. On se culpabilise parfois de n’avoir pas fait assez du vivant de l’être cher, comme si cela pouvait inverser le temps. Mais la mort échappe à tout entendement humain.
Le temps ne compte pas puisque l’apport de ceux qui nous quittés demeure éternel. Nous continuons à rêver d’eux, parce que l’inconscient n’efface pas leur présence. En famille ou en société ils laissent une empreinte, une parole, un message, un don. Ils ont vécu, existé et ils laissent un héritage qui s’inscrit dans notre histoire. Un héritage spirituel qui va bien au delà des biens matériels.
Les Africains le savent bien, puisqu’ils puisent dans la culture une philosophie du respect d’autrui, de compassion, de générosité et d’harmonie de l’univers. C’est cela qui constitue « le vivre ensemble ». Pour accompagner le travail du deuil, il y a les croyances, les liens familiaux, les liens d’amitié et de travail qui maintiennent le lien social et nous permettent de continuer à vivre, de donner et d’honorer ceux qui nous ont quittés.
