De la fessée à «fais ce qui te plaît !»
Par Ghizlaine Benjelloun, pédopsychiatre
A éducation d’enfant bâclée… ado raté !
Etre parent c’est donner de l’amour, de l’argent et une bonne éducation.
La psychologisation tous azimuts a condamné les parents fouettards en les accusant de maltraitance physique et psychologique. Certes, la fessée est toujours un signe d’échec et d’impuissance des parents. L’autorité ne passe pas par les coups, et il est préférable d’y arriver par les mots. De là à interdire la fessée de manière systématique, il n’y a qu’un pas qui risque de ne pas avoir que des effets positifs. Une fessée rarement, judicieusement et calmement donnée ne fait pas de mal si elle est accompagnée de paroles sécurisantes et structurantes.
C’est un fait, le châtiment corporel est à éviter, voire à bannir, mais dénigrer systématiquement son enfant, en le traitant de tous les noms et en le rabaissant est encore plus délétère à son développement psychoaffectif et surtout ne plus donner la fessée est devenu un prétexte à la démission éducative.
Aujourd’hui, on se trouve devant une nouvelle génération d’ados à qui les parents n’ont pas su dire non, pour éviter de les traumatiser. Certains sont intolérants à toute frustration, imbus d’eux- mêmes et totalement dépendants. Ce sont des immatures affectifs dans des corps de plus en plus allongés et imprégnés d’hormones… un feu d’artifice !
Il s’agit de réapprendre aux parents à être parents, de les encourager à frustrer, à laisser la place au désir, à ne pas combler toutes les demandes intempestives sous prétexte qu’ils ont été privés eux-mêmes, à les pousser à dire non plus souvent de façon rationnelle, cohérente et surtout en expliquant fermement le cadre éducatif.