Chroniques

Rénover les métiers de l’enseignement pour une école de qualité

OPINION. Une école marocaine dont le crédo est le souci de l’assurance qualité ne peut prendre racine que dans un terreau mettant en avant la perfectibilité continue des compétences. Elle en prend acte non comme un défi insurmontable mais comme un viatique libérateur des potentialités. 

La montée durable en compétences de tous les acteurs éducatifs, enseignants, formateurs, encadrants, chercheurs et directeurs, fait donc partie des engagements forts portés par le Département de l’Education Nationale. Ce projet ambitieux et volontariste entraîne dans son sillon une plus grande exigence et un appel à la motivation, et légitime des aspirations nouvelles au niveau de la formation des personnels de l’Education Nationale. 

Cette ambition appelle en substance à mobiliser toutes les potentialités du pays en mettant tous les personnels au cœur des priorités des politiques publiques en matière d’éducation.

Former, motiver et valoriser demeurent les clés de voûte de cet édifice dynamique. Cela donne à l’école marocaine, portée par sa jeunesse, l’élan et l’essor qui rendront tangibles la promesse d’un système éducatif résolument tourné vers l’avenir, et permet au  Département d’honorer ses missions d’incitation, d’amorçage, d’accompagnement et de régulation des différents projets engagés par la Loi-Cadre 51.17, dont notamment les projets 9 portant sur « la rénovation des métiers de l’éducation et de la formation et la promotion des parcours professionnels » et le projet 15 relatif à « la promotion de la gestion des ressources humaines », loi qui vient sceller l’engagement de la communauté éducative et de toutes les composantes de la société autour d’une feuille de route et d’un tableau de bord partagés par tous. 

C’est d’ailleurs dans cet esprit que la vision stratégique 2015-2030 est intervenue pour remettre les pendules à l’heure de l’efficience généralisée et « encourager toutes les initiatives des acteurs éducatifs qui cherchent à innover et à améliorer la qualité de l’École, des apprentissages et des formations en conformité avec les curricula et les programmes ».

L’amélioration de la performance des acteurs éducatifs ne pourra se faire sans une refonte lucide de leurs missions. Elle ne pourra non plus se faire sans l’appréhension du territoire comme lieu de construction d’une professionnalité située et durable. Elle exige un écosystème innovant et favorisant un état d’esprit responsable et redevable de ses actes, autour d’engagements axés sur les résultats. 

Une formation initiale et continue de qualité

Si la formation initiale semble désormais obligatoire, il n’en reste pas moins que les différents acteurs sont appelés à suivre une formation continue qualifiante tout au long de la vie professionnelle. Ce qui signifie une nouvelle manière de gérer des carrières professionnelles, fondée non sur le principe « passif » de l’ancienneté, mais essentiellement sur le principe agissant du mérite, de la performance et du rendement.  

Les démarches d’accès à un métier de l’éducation, de la formation ou de la gestion ne peuvent rester aléatoires. Les candidats à ces métiers sont donc appelés à satisfaire une série de conditions précises telles que la motivation, les prédispositions psychologiques, cognitives et éthiques, et à disposer d’une connaissance disciplinaire solide. 

Le Ministre de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, M. Saaïd AMZAZI n’a cessé de souligner la centralité de la formation initiale. Ainsi, en 2018, il a lancé le «Cycle de Licence en Education » (CLE) qui  vise à donner une formation à la fois académique, méthodologique, pédagogique et didactique aux futurs enseignants grâce à une combinaison d’une formation académique de 3 ans dans les Universités et une formation professionnalisante de 2 ans dans les Centres Régionaux des Métiers de l’Education et de la Formation (CRMEF), dont une année en alternance entre les établissements scolaires et ces centres. Cette formation permettra de renforcer les compétences du corps professoral et de créer des passerelles entre les CRMEF et les Universités.

Dans ce cadre, les CRMEF, en tant qu’opérateurs incontournables de la formation initiale et continue, dispensent une formation séquentielle et granulée de la découverte du métier avec une prédominance de l’approche professionnalisante. 

Une école n’a pas uniquement besoin d’enseignants. L’amélioration de sa performance exige que les métiers de gestion et d’administration pédagogique soient renforcés. 

Dans ce sens, un cycle de formation initiale pour les cadres de l’administration pédagogique sur 2 ans ainsi que de cadres d’appui administratif, pédagogique et social ont été mis en place dans les CRMEF, l’objectif étant de former des managers et des cadres administratifs qualifiés à même de mener les projets de la réforme et de relever les défis de l’école de demain.

Par ailleurs, une nouvelle stratégie de formation continue a été élaborée. Elle permettra de renforcer les capacités de l’ensemble des personnels de l’éducation nationale et ce, selon plusieurs modes : présentiel, distanciel, coaching…

En effet, le Ministère dispose déjà d’une plateforme de e-learning « E-takwine » grâce à laquelle la continuité pédagogique pour les professeurs stagiaires et les cadres en formation dans les centres de formation a été assurée durant la suspension des cours présentiels en raison de la situation épidémiologique.

Un contrat moral pour des acteurs performants, impliqués et mobilisés 

Sur le plan de la Gestion des Ressources Humaines, le Département a opté depuis plusieurs années pour une démarche novatrice, à savoir la gestion régionale des ressources humaines conformément aux orientations de la régionalisation avancée, telle qu’impulsée par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, et à l’approche décentralisée adoptée par le système d’éducation et de formation. 

 Cette décentralisation effective de la GRH, sera d’autant plus renforcée dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la loi-cadre 51.17. 

En outre, le projet 15 ambitionne de moraliser la pratique professionnelle dans le système éducatif grâce notamment à la mise en place d’une charte contractuelle de déontologie basée sur la corrélation entre les droits et les devoirs  ainsi que l’instauration d’un système de valorisation et de motivation qui repose sur l’évaluation des performances et du rendement et qui les relie directement au système d’avancement et de promotion interne.

Ainsi, pour garantir l’équité territoriale, une attention particulière sera accordée au personnel exerçant dans le milieu rural et les zones déficitaires. Une motivation dont ont fortement besoin les acteurs éducatifs. 

De plus, le projet prévoit l’amélioration et l’optimisation de la gestion des ressources humaines et ce, via, en particulier, un système d’information RH intégré et efficace.

Il est clair que les mesures engagées en vue de construire une école de l’équité, de la qualité et de la promotion sont l’expression d’une conviction unanimement partagée et d’une convergence de vues autour du projet structurant de cette nouvelle école, la finalité étant de mobiliser tous les acteurs, de les impliquer, et de les engager pleinement dans leurs missions et leurs rôles respectifs pour enclencher une dynamique inclusive, vertueuse et génératrice d’épanouissement et de réussite de tous nos enfants et participer au développement de notre pays.


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