Le grand souk
Bien que les malls aient le vent en poupe au Maroc, ils ne se sont jamais substitués aux souks. Ces marchés populaires le sont toujours autant et ils ne se sont jamais réinventés.
En effet, dans les petites comme dans les grandes villes, les souks restent des lieux incontournables et irremplaçables pour une grande partie de la population. Sauf qu’à cause de la pandémie, ces lieux de vie ont été contraints de fermer boutique pendant le confinement. Or, depuis quelques jours, ils sont petit à petit autorisés à rouvrir. Une bonne nouvelle pour toute une catégorie de commerçants, mais il y a un «mais» : la grande difficulté à faire respecter toutes les mesures sanitaires et notamment la distanciation sociale, dans ces espaces où les gens parlent fort et déambulent en se frottant les uns aux autres.
Quelle serait donc la solution idoine pour ces souks, sachant qu’il serait inconcevable de les interdire ? Il en va de nos traditions, de nos habitudes de tous les jours et surtout des revenus souvent informels de ceux qui y travaillent. Si le respect rigoureux des recommandations sanitaires semble impossible dans les souks, comment faire en sorte que le risque lié au Covid-19 ne s’y propage pas ?
Une question qui ne se pose pas dans un supermarché où il est plus facile d’appliquer et faire respecter ces mesures. Voilà un véritable casse-tête pour les autorités. Certes, c’est évidemment aux citoyens de faire preuve de sagesse, mais cela n’est pas toujours évident. Du coup, cette réflexion nous emmène à penser et espérer que, dans un avenir très proche, le Marocain devra impérativement changer ses habitudes y compris celles découlant des traditions les plus ancrées en lui. Faire la bise par exemple ou se serrer la main sont des gestes qui pourraient bientôt être révolus dans notre collectif social. Et si on ne mangeait plus avec les mains ? Cela pourrait prendre un certain temps, mais le débat est ouvert !
Hicham Bennani. Les inspirations ECO